Dans sa dernière étude, D-EDGE s’intéressait à l’utilisation des GDS comme canal de distribution par les hôteliers. D’après le rapport, ces derniers seraient sous-exploités. Nous avons interrogé les professionnels du secteur qui, eux, ont un avis plus nuancé.
Les GDS sont-ils les mal aimés du Business Travel ? Selon Hugo Vicherat, OBT Strategy and Partnership chez CDS, il faut remonter 10 ans en arrière pour comprendre comment la distribution hôtelière a évolué. « Les avancées technologiques ont poussé à la décentralisation côté distribution. Avec l’arrivée des OTA, par exemple, le GDS a perdu son statut d’acteur unique pour l’organisation de voyages », explique-t-il. Avant d’ajouter : « Il y a 10 ans, la part de distribution hôtelière via GDS était prédominante. Depuis, nous sommes descendus à environ 1 quart des opérations l’an dernier et cette année environ un tiers ». Chez HRS, on préfère d’ailleurs privilégier la connectivité directe avec des API propres à chaque établissement pour permettre d’avoir des tarifs négociés et un intermédiaire en moins. « La qualité de l’information est bien meilleure en direct versus un GDS. Nous allons avoir une visibilité en temps réel et en termes de confort d’utilisation c’est imbattable. Sur la partie hôtellerie, NDC n’existe pas encore donc l’information est moins précise », déclare Pierre Mesnage, Managing Director Western Europe chez HRS.
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Les GDS utilisés principalement par les agents de voyages
Contrairement au Loisirs, les hôteliers et les GDS ont cependant compris que le corpo était un secteur à forte valeur ajoutée. « Aujourd’hui, nous sommes tout de même sur des solutions qui ont évolué. Les GDS ont investi dans les outils et étendu leur offre, comme Amadeus avec Value Hotel », précise Hugo Vicherat. Côté TMC, certaines ont également tenté de développer leur propre système, dont Roomit par CWT, mais elles se heurtent rapidement à des contraintes technologiques fortes. En parallèle, comme le révèle l’étude publiée par D-EDGE, le GDS est adapté aux hôtels distribuant des volumes importants et les TMC. Le GDS a un « côté rassurant » pour les agents de voyages qui ont l’habitude de l’utiliser pour négocier les tarifs, que cela soit sur la partie hôtel ou transport, notamment l’aérien. Enfin, si l’étude démontre que l’OTA a un usage principalement « Loisirs », l’OBT Strategy and Partnership de CDS pense que cette concurrence est une bonne chose. « Cela incite à aller chercher les meilleurs tarifs, donc à encourager la compétitivité et à la régulation des prix », conclut Hugo Vicherat. Contactés par la rédaction, Amadeus et D-EDGE n’ont pas donné suite à nos sollicitations.
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