#IFTM : la fragmentation du contenu, affaire classée ?

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Le club Affaires organisé par l’AFTM sur l’IFTM 2024 a accueilli toutes les partie prenantes de la chaîne de valeur des voyages d’affaires pour discuter d’un sujet brûlant : la fragmentation du contenu. Après les évolutions dans l’aérien, l’hébergement et le rail, l’affaire est-elle classée pour autant ?

De l’aérien au ferroviaire en passant par l’hébergement, la fragmentation du contenu frappe toutes les verticales du voyage d’affaires. D’abord redouté par les TMC et le client final, la mise en route NDC commence timidement dans le corpo. « On est à 1 billet sur 10 », illustre Guilhem Mallet d’Air France-KLM. Cette transformation peut-elle inspirer les autres verticales ?

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« Ces évolutions ne sont pas comparables », tempère Lawrence Tache de SNCF Voyageurs rappelant que la transformation découle principalement de la dérégulation du marché en Europe. Pour les hébergeurs, la fragmentation concerne davantage la tarification et la distribution des offres rappelle François Bougeard d’Accor. Dans le ciel, sur les rails et dans les hôtels, gage aux fournisseurs de faire en sorte que l’intégralité de l’offre soit accessible aux agences de voyages. 

NDC : le bout du tunnel ?

NDC est-elle un cas d’école ? Après cinq à six années difficiles, les TMC sont désormais plus apaisées. « On voit enfin le bout du tunnel », souffle Christophe Jacquet de Havas Voyage qui assure pouvoir délivrer les offres et fonctionnalités NDC à ses clients dans les prochaines semaines. Probablement dès la fin novembre 2024, après une ultime vérification sur les fonctionnalités comme la modification du billet avant émission, prévue le 19 novembre aux cotés d’Amadeus.

« Aujourd’hui le client veut du NDC, mais NDC n’est pas important en soit. L’enjeu est d’accéder au meilleur contenu sur tous les segments », réagit Johann Smith de Reed & Mackay. Pour lui, le plein potentiel de NDC reste encore à venir. 

L’unique, pour les contrôler tous

Risqué, le pari d’Amadeus avec NDCX, sa plateforme unique pour contrôler tous les contenus, dont EDIFACT et NDC – dont l’offre de 24 compagnies aériennes est disponible en France -, semble porter ses fruits malgré une adoption plus longue sur le segment Affaires soumis à des besoins spécifiques. « De plus en plus d’OTA reviennent de leur connexion en direct ou avec les agrégateurs pour se tourner vers nous », observe Frédéric Saunier, qui s’attend à la même situation dans le BT.

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Finalement, l’approche multisources fait consensus au sein des acteurs technologiques. En témoigne la plateforme de SAP Concur, « agnostique » tant sur les GDS que les HBT pour permettre le sourcing souhaité par le client. « Après notre partenariat avec Trainline, on observe 30% d’adoption supplémentaire de l’outil au Royaume-Uni », illustre Stéphanie Zetlaoui de SAP Concur. 

La SNCF n’intégrera pas les contenus concurrents

Les fournisseurs de train et d’hôtels suivront-ils l’exemple de l’aérien en matière de distribution ? « Le GDS reste le canal le plus représentatif, mais il y en aura peut-être d’autres à l’avenir », commente François Bougeard d’Accor. Sur le rail, la SNCF veut offrir l’opportunité au client de passer par une connexion GDS ou directe.

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« On est un fournisseur de transport, on doit exposer l’intégralité de l’offre au marché », rappelle Lawrence Taché, et de tempérer : « L’ouverture du rail profite au voyageur mais l’intégration des offres concurrentes sur notre plateforme n’est pas prévue pour autant ». Une casquette mieux taillée pour un acteur comme Amadeus, estime la SNCF. 

Les défis de la fragmentation persistent

Et si l’accélération de la fragmentation impose à toute la chaîne de valeur des voyages d’affaires plus d’efforts, le métier reste le même, notamment pour la TMC. « L’industrie subit des changement cycliques de tout temps, notre devoir de conseil est historique », rappelle Johann Smith de Reed&Mackay. Pour autant, le modèle économique évolue et se diversifie. « Comment ce qui a été amenée comme une innovation sur le marché constitue une optimisation et un gain pour chacun des parties prenantes ? », s’interroge Christophe Jacquet de Havas Voyages.

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Le sujet de la fragmentation est loin d’être une affaire classée. Dans l’aérien, Amadeus ne croit pas au 100% NDC avant plusieurs années, la SNCF n’en a pas fini avec ses chantiers technologiques, tandis que les hébergeurs se heurtent à la digitalisation du MICE et à la problématique de la RSE. 

1 COMMENTAIRE

  1. Source BTN EUROPE :
    82 % des acheteurs ne sont pas satisfaits des solutions actuelles, qui ne savent pas opérer dans un univers fragmenté !
    Le dossier est loin d’être clos !
    Ceux qui pensent que c’est réglé sont vraiment naïfs.
    Le futur nous le dira

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