L'emblématique Hôtel Okura de Tokyo rouvre ses portes après 4 ans de rénovation. Des travaux pharaoniques et un budget en proportion.
L'hôtel Okura Tokyo, véritable icône du modernisme tel qu'on le concevait dans les années 1960, avait été ouvert en 1962, alors qu'un vaste élan de construction agitait la capitale nippone en vue des Jeux olympiques de 1964. Même cause, même conséquence : c'est l'accueil des JO de 2020 qui a motivé la rénovation de cette véritable institution.
Fermé depuis 2015, il aura donc fallu 4 années pour remettre l'Okura au goût du jour... Les détracteurs du projet déploraient la disparition d'un établissement au statut de monument... Leurs craintes étaient justifiées : de l'extérieur, on peine à reconnaître l'édifice un rien rétro-futuriste des sixties et son habillage tout en baies vitrées a du mal à émerger de la jungle urbaine environnante. En revanche, les intérieurs respectent scrupuleusement l'esprit des lieux d'origine. Le hall emblématique, totalement rénové (notre photo), le treillis des fenêtres en papier shoji, assemblé sans clous, la tapisserie murale en soie ornée de fleurs à quatre pétales, ainsi que les chaises et les tables disposées comme des fleurs de prunier continuent d'être des marqueurs de l'hôtel.
Il faut dire que la rénovation a été confiée à Yoshio Taniguchi, concepteur du Museum of Modern Art de New York et... fils de l’architecte d’origine d’Okura ! En l'occurrence, "rénovation" est un terme en partie impropre puisque les travaux ont aussi consisté en l'ajout d'un bâtiment de 18 étages de bureaux et espaces événementiels. De plus, le 5* passe de 408 à 550 chambres. C'est en partie ce qui explique l'investissement exceptionnel que représente la renaissance de l'Okura : 1 milliard de dollars !