Allemagne : un vent de reprise qui se fait attendre…

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Notre voisin d’outre-Rhin, première destination pour les voyageurs d’affaires européens, subit toujours l’impact de la crise sanitaire. En termes de nuitées, toutes clientèles confondues, l’Allemagne ne fera pas mieux en 2021 que l’année précédente.

L’ITB Berlin, le plus grand salon mondial dédié aux professionnels du voyage, ne se tiendra pas en présentiel début mars prochain… et ce pour la troisième année consécutive ! Un coup dur supplémentaire pour un secteur du tourisme d’affaires à la peine outre-Rhin. La bonne santé de l’économie allemande, et de ses exportations, repose en effet, en grande partie, sur les échanges commerciaux avec l’étranger. Le secteur des foires et salons est capital pour de nombreuses villes allemandes, de Berlin à Francfort en passant par Leipzig et Düsseldorf. Et ce n’est pas un hasard si l’Allemagne a engagé la première – avec l’Italie – un vaste plan de relance de la filière, bien avant la France.

Les voyageurs d’affaires individuels subissent aussi les conséquences de la crise sanitaire, eux qui représentent près de la moitié des visiteurs « affaires » (d’après des chiffres datant de 2018), loin devant les conférences, congrès et séminaires, les foires-salons et l’incentive. Notre voisin d’outre-Rhin est depuis plusieurs années la première destination pour les voyageurs d’affaires européens, en tête du classement loin devant la France et le Royaume-Uni. Un Français sur cinq, par exemple, se rend en Allemagne pour affaires.

L’Office national allemand du tourisme (ONAT), se basant sur les analyses de divers instituts d’études, ne table pas sur un retour avant 2023 ou 2024 du nombre de visiteurs français enregistré en 2019, une année record ayant suivi plusieurs années consécutives de hausse. « L’an dernier, le nombre de nuitées (1,3 million) a été divisé par trois par rapport à 2019« , a précisé Bénédicte Richer-Langlais, lors d’une conférence de presse à Paris ce mardi. Et la directrice France de l’ONAT d’ajouter que les chiffres de 2021 seront très proches de 2020 (- 0,9% à fin novembre).

Sur le trafic Affaires en provenance de France, rappelons que les principales destinations étaient avant la crise Berlin, Stuttgart, Munich, Hambourg, Cologne et Francfort. La capitale allemande, depuis la France, est surtout accessible en avion. Outre-Rhin, difficile d’oublier l’épisode de l’aéroport Willy-Brandt Berlin Brandebourg qui n’a ouvert qu’en 2020, avec neuf ans de retard sur le calendrier initial. Or, voilà une situation totalement inverse qui se présente pour l’aéroport de Francfort, le plus grand d’Allemagne et principal hub de Lufthansa : comme le rapporte ce mercredi le quotidien Les Échos, une partie du nouveau terminal 3 – d’un coût de 4 milliards d’euros et conçu pour accueillir à terme 25 millions de passagers – devrait être bientôt livrée, avec plusieurs années d’avance. A priori une bonne nouvelle, sauf lorsque les avions et les passagers manquent cruellement à l’appel…