Après 9 années d’absence, Malaysia Airlines revient en France. De quoi stimuler les voyages d’affaires entre les deux pays, d’après Dersenish Aresandiran, CCO de la compagnie, qui a répondu à nos questions.
Neuf longues années. C’est en 2016, que Malaysia Airlines a interrompu ses vols entre Kuala Lumpur et Paris, avant de les reprendre le 22 mars dernier. Les raisons de cet effacement des programmes de vols au départ de la France ? Principalement économiques et stratégiques. Cette suspension s'inscrivait en effet dans le cadre d’un vaste plan de restructuration engagé à la suite de lourdes pertes financières et les tragédies des vols MH370 et MH17 survenues en 2014. La compagnie, fragilisée, avait alors décidé de rationaliser ses opérations en se retirant de certaines liaisons intercontinentales peu rentables, dont celle vers Paris.
Durant cette période, Malaysia Airlines a recentré ses activités sur ses marchés clés en Asie et en Océanie, tout en renouvelant sa flotte et en améliorant sa rentabilité. Ce n’est qu’en 2025, dans un contexte de reprise du trafic aérien international et avec une situation financière plus stable, que la compagnie a relancé sa liaison vers Paris avec des Airbus A350-900 plus économes et adaptés à la demande.
Invité à revenir sur cette période, Dersenish Aresandiran, Chief Commercial Officer of Airlines, de Malaysia Aviation Group a décliné, considérant qu’il était “plus constructif de se concentrer sur (leur) reprise de service et les développements positifs qui l’accompagnent”. C’est donc sur le présent et l’avenir qu’il se concentre lors de cet échange (écrit)...
Quelles considérations stratégiques ont motivé le retour de Malaysia Airlines sur le marché français ?
Dersenish Aresandiran : Ce retour s’inscrit dans une vision stratégique visant à renforcer notre réseau européen et à consolider notre position de porte d’entrée vers l’Asie et au-delà. Le lancement de vols directs entre Kuala Lumpur et Paris Charles de Gaulle répond à une demande croissante pour des voyages sans escale entre la Malaisie et la France, aussi bien de la part des voyageurs d'affaires que loisirs. Les premiers résultats sont très encourageants, avec un taux de remplissage de 90 % enregistré à CDG dès le premier mois d’exploitation. Ce succès est renforcé par un fort intérêt du trafic de correspondance en provenance d’Australie et de l’ASEAN, ainsi que par une demande supplémentaire générée grâce à nos partenariats en partage de codes avec les membres de l’alliance Oneworld. Cette expansion constitue une étape clé dans notre stratégie globale.
Comment Malaysia Airlines se positionne-t-elle sur le segment des voyages d’affaires ?
Malaysia Airlines propose une gamme de produits dédiés aux voyageurs d’affaires, tels que les programmes Bonus Side Trip (BST) ou MHcorporate, chacun conçu pour offrir des solutions flexibles, des expériences premium et des économies aux entreprises.
BST permet une escale gratuite dans l’une des 7 destinations malaisiennes phares pour les vols en correspondance via Kuala Lumpur. Il contribue ainsi à améliorer le RASK (revenu généré par siège disponible pour chaque kilomètre parcouru, ndr) sur les liaisons long-courriers.
MHcorporate permet aux clients de cumuler à la fois des points Enrich individuels et des points Enrich entreprise, échangeables contre de nombreuses options, ce qui en fait l’un des programmes les plus avantageux du secteur. A noter que le BST y est intégré, ce qui est idéal pour les voyageurs d’affaires désireux de pratiquer le bleisure.
Dans le cadre de l’amélioration de nos produits pour entreprises, nous avons également enrichi notre offre MHcorporate EVENTS, avec pour objectif d’attirer davantage de voyageurs MICE en Malaisie.
Quels secteurs ou entreprises françaises pourraient tirer le plus grand bénéfice de cette reprise de connectivité ?
Cette amélioration des liaisons France-Malaisie va favoriser les voyages d’affaires, renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays. Autant de facteurs qui contribueront à accroître la demande pour le savoir-faire, les produits et les services français, notamment dans les industries de l’aéronautique, du pétrole et du gaz, de l’hôtellerie, de l’agroalimentaire et de l’électronique
