Business Travel, an international press review – Week #31

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Press review

Chaque semaine nous vous proposons une sélection d'articles consacrés au business travel, tirés de la presse anglo-saxonne...

Ces startups BT qui profitent de la crise. Bien sûr, la crise sanitaire est une catastrophe pour le Business travel dans son ensemble. Pourtant, une petite partie des entreprises de cette industrie a émergé durant ces derniers mois. A même investi. Voire embauché. Les startups fournissant des solutions permettant d'automatiser les services nouveaux pour répondre à une situation inédite se trouvent en effet dans une position favorable. Business Travel News Europe fait parler un certains nombre de ces dirigeants d'entreprises qui proposent une automatisation des procédures d'approbation des voyages ou encore délivrent de l'information sanitaire en temps réel. Ce qui était nécessaire pour un petit nombre de déplacements devient aujourd'hui la règle générale. C'est la fin, pour ces process, autrefois de niche, du offline et du manuel.

Serait-on déjà lassé des vidéoconférences ? En plein boom, crise sanitaire oblige, des outils de réunion à distance, un article de Blue Swan Daily dénote dans le chœur de ce nouveau catéchisme selon lequel la réunion professionnelle sera Zoom ou ne sera pas. Sans nier l'intérêt de ces solutions, sans amoindrir non plus l'impact qu'elles pourraient avoir sur un certain nombre de déplacements, l'article pose des questions sur leur généralisation ou plutôt les résistances qui pourraient s'y opposer. Deux d'entre elles sortent du lot, qui relèvent chacune de la santé mentale des utilisateurs. D'une part, ces réunions nous fatiguent davantage que les réunions classiques car nous cherchons chez nos interlocuteurs des informations concernant leur attention, leur réception de notre message dont nous ne disposons pas dans une telle configuration - le langage corporel en particulier ; ce serait exténuant pour notre cerveau. Autre motif possible de surmenage : la facilité à organiser des réunions qui impliquerait une inflation de celles-ci. L'article parle à ce titre d'une grande banque australienne qui en a réduit leur nombre durant le confinement.

C'est l'été, rions un peu. Le site DMarge, qui ne ressemble habituellement en rien à une publication humoristique, a publié le témoignage d'un voyageur à propos de son trajet de Sidney à Ibiza (le témoin bénéficiait d'une autorisation spéciale) par Qatar Airways. La situation sanitaire est assez tendue pour qu'on puisse se permettre de s'amuser des expériences parfois incongrues que peuvent nous faire vivre les mesures de sûreté du "new normal", comme disent les Anglo-saxons. Normal, faut le dire vite. D'un aéroport quasi dépourvu de restrictions sanitaires alors que l'avion qu'on y prend ressemble à un camp retranché, au masque qu'on y distribue alors qu'il est interdit d'y accéder sans en être équipé, en passant par l'incroyable tenue du personnel de bord : une combinaison intégrale protégeant des matières dangereuses ("hazmat suit") mais... seulement en classe affaires. Ces passagers privilégiés sont libres d'interpréter cette précaution exclusive comme ils le veulent !

Last weeks...

Carte sur table. Bien sûr, David Wood, en tant que membre de la direction de Conferma, une société de paiement par carte virtuelle, prêche pour sa paroisse. Mais la tribune qu'il a rédigé pour Business Travel News n'en est pas moins intéressante. Dans la crise actuelle, on parle beaucoup du business model des TMC, que leur rôle devra devenir davantage stratégique par rapport à leur activité purement opérationnelle de distributeur. Et quand on évoque ce sujet, on pense surtout aux prestations de transport, à raison, puisque c'est effectivement - et de loin - le secteur dans lequel s'effectuent avant tout les transactions de client à fournisseur, via la TMC. David Wood, lui, parle de son domaine : la prestation hôtelière. Pour lui, le "bill back" bête et méchant (la TMC paye l'hôtel, puis refacture à l'identique à son client) devrait vivre ces derniers jours à la faveur de cette crise. Les hôtels ont besoin de cash le plus vite possible, les TMC aussi, et les deux ne peuvent prendre le risque d'une situation de cessation de paiement de son débiteur : tout concourt à ce que les paiements soient plus directs. La solution ? Des paiements de banque à banque via des cartes de paiement virtuelles.

La carotte et le bâton. C'est l'expression qu'emploie le journaliste Chris Davis dans un récent article. La métaphore est un peu cavalière puisque le récipiendaire est censé en être un âne et que nous parlons ici - tout de même ! - de voyageurs d'affaires ! Empruntons donc à l'univers scolaire, entre bons points et heures de colle, la large palette qui s'offre aux travel managers pour récompenser ou réprimander les collaborateurs en fonction de leur respect de la politique voyage de l'entreprise. La manière forte a du plomb dans l'aile, de peur que les talents voyagent... vers un autre employeur. Méthode douce : un billet d'avion réservé dans une classe inférieure et on partage la différence de coût avec le vertueux voyageur ? Pas mal, mais si celui-ci effectue en fait un voyage international non essentiel, histoire de voir du pays en se remplissant un peu les poches ? Petit guide pour travel managers sourcilleux à lire dans Travel Weekly...

Cattering post-Covid. Comme ça lui arrive régulièrement, c'est avec un certain humour que Ben Schlappig (aka Lucky) évoque sur son blog One Mile at a Time les curieuses politiques "cattering" des compagnies américaines depuis la crise sanitaire. Incohérence apparente et, en tout cas, incompréhension de la part de ce passager aux 400.000 miles annuels. Il s'intéresse un peu au cas des compagnies extra-américaines pour expliquer, un rien moqueur, que l'un des meilleurs cattering business du monde, celui de Turkish Airlines, est devenu l'un des pires avec sa boîte en carton de snack froid... Quand dans le même temps, le repas "médiocre" de Lufthansa n'ayant pas changé, il est devenu l'un des meilleurs !

Des voyageurs sous bulle ? Dans un contexte de fermeture des frontières et de mises en place de couloirs aériens, Jeremy Springall, vice-président de SITA AT BORDERS (entreprise spécialisée dans la sécurité aux frontières), anticipe des voyages d'affaires qui contourneront en toute légalité les règles qui s'imposent au plus grand nombre - ce qu'il appelle des "travel bubles". Ces exceptions - dont l'objectif est bien sûr de maintenir l'activité économique - nécessiteront le recueil d'un certain nombre d'information concernant le passager, sans cesse réactualisées, précises, ultra personnalisées mais aussi... ultra personnelles puisque ces data concerneront probablement la santé du voyageur. Pour que ces "travel bubbles" existent, il faudra une étroite collaboration entre compagnies aériennes, gouvernements et aéroports, ainsi qu'une technologie alliant efficacité, fiabilité et respect des droits individuels. A lire dans Phocus Wire...

Les TMC dans une course à la data post-Covid. C'est désormais un poncif : la sécurité du voyageur sera l'une des clés du BT de demain. Les TMC en sont bien conscientes, et s'affairent à proposer à leurs clients des solutions de plus en plus performantes en ce domaine. En trois articles publiés à quelques jours d'intervalle dans Business Travel News, le journaliste Adam Perrotta donne chair à la course à ce nouvel élément différenciant entre TMC. Premier cas, celui de la TMC britannique Clarity Travel Management qui se concentre sur l'évaluation des fournisseurs : propreté de l'air, flexibilité des options de réservation, amélioration du nettoyage des cabines pour les transporteurs ; détail des mesures mises en place et fonction d'accréditation pour les hôtels. Deuxième cas, celui de BCD Travel qui lance la plateforme Informed Traveler qui permet d'obtenir des informations en temps réel, notamment des alertes sur les risques liés à la destination, les politiques des compagnies aériennes et des hôtels, les protocoles de transport terrestre et les restrictions de voyage provenant de plus de 800 sources. Enfin, la TMC basée à Barcelone TravelPerk a purement et simplement racheté la startup Albatross. Les données ainsi acquises seront intégrées à TravelCare, l'outil TravelPerk de gestion des risques et l'API d'Albatross sera mis à la disposition de prestataires de voyages tiers, qui pourront l'utiliser pour intégrer des informations sur les restrictions de voyage dans leurs flux de réservation.

"When?", that is the question. Tout au long du mois de juin, une seule question semblait préoccuper la rédaction de Blue Swan Daily : quand les voyages d'affaires reprendront-ils donc ? Article après article, des tendance de fond se dégagent mais aussi un certain nombre d'avis contradictoires qui disent les incertitudes entourant cette question. Le 8 juin, un article synthétise la troisième enquête d'opinion effectuée par l'IATA depuis le début de la pandémie, auprès de 5.000 voyageurs. Verdict : ils sont de moins en moins nombreux à redouter les risques sanitaires auquel un voyage les exposerait. Le lendemain, une analyse parie sur une reprise plus rapide du BT en Europe qu'aux Etats-Unis, le cycle de vie du virus étant plus avancé sur le Vieux continent... Mais quand ? La question reste en suspens. Le 25 juin, une réflexion, qui se fonde notamment sur le témoignage du fournisseur de services BT FCM Travel Solutions, conclut que les entreprises ont encore des craintes à faire voyager leurs collaborateurs et que le voyage loisir reprendra en premier. Enfin, le lendemain, s'appuyant sur une étude, un article nous en apprend un peu plus : les voyages reprendront progressivement durant une phase d'une douzaine de mois et l'exploitation minière et la construction devraient être les premiers secteurs à repartir.

Une nouvelle entreprise propose une solution d'hébergement originale aux voyageurs d'affaires. Dwell Optical se propose de louer des appartements à des entreprises pour des baux de 1 ou 2 ans, destinés à leurs collaborateurs pour des séjours d'un mois ou plus. Les unités d'habitation sont personnalisées à deux niveaux : elles se veulent une extension de l'image de marque de l'entreprise et propose en outre les services préférés du collaborateur habitant. Les premières résidences ouvriront près de New York à la fin de l'été. A lire sur Business Travel News...

Event : le boom du virtuel est bien réel. Le marché de la technologie liée à l'événementiel est en plein bouleversement. Les solutions destinées aux événements réels sont au point mort par manque de performance. Dans le même temps, celles qui ont trait aux événements virtuels, Covid oblige, ont le vent en poupe. Seuls les fournisseurs les plus habiles y survivront. A lire sur Event Manager Blog...

Après la fermeture "confinement", l'ouverture interculturelle. Cet édito d'Arnie Weissmann est particulièrement original. En effet, alors que tous les observateurs spéculent sur l'impact de l'expérience Covid sur notre façon de voyager, le rédacteur en chef de Travel Weekly, sans l'ignorer ni la minimiser, analyse les conséquences sur ce même sujet d'un autre fait social majeur : le mouvement Black Lives Matter. A lire sur Travel Weekly...

Oyo fait du yoyo. La chaîne hôtelière indienne Oyo Rooms est décidément disruptive jusqu'au bout, tant dans son expansion foudroyante que dans la violence et la rapidité de son déclin. Le groupe de Abhinav Sinha va licencier "une grande majorité" de ses employés américains. Aux Etat-Unis, Oyo exploite plus de 300 hôtels, un an seulement après son installation outre-Atlantique. A lire sur Business Travel News Europe...

GBTA Earthquake. Les accusations de racisme à l'encontre de Scott Salombrino, patron de la GBTA continuent de produire leurs effets délétères. Jeudi 2 juillet, le comité "hebergement" de l'association s'est en effet désolidarisé de sa direction centrale, qui, sur le sujet, manquerait de transparence. A lire sur Business Travel News...

Prendre l'avion dans un monde post-Covid. Les aéroports norvégiens sont à la pointe du contactless : pas de contacts humains, mais pas de contact avec des machines, non plus ! Ces procédures sont en test pour les vols domestiques mais préfigurent peut-être le parcours aéroport de demain - A lire dans Business Travel News... Mais cette volonté de diminuer les contacts pourraient aussi modifier la manière d'embarquer dans l'avion. L'expertise développée en la matière par les compagnies low cost pour des raisons économiques pourrait s'avérer utile pour des raisons sanitaires - A lire dans Blue Swan Daily...