Chez DeplacementsPros comme ailleurs, le spectacle désolant de l’invasion d’un Etat souverain par une puissance dont le dirigeant a décidé de sortir “l’empire” du magasin d’antiquité des modèles politiques déchus nous effraie et nous révolte. Bien sûr.
Nous effraie parce que des gens, des civils notamment, meurent. Parce que le droit international est bafoué. Parce que la menace de l’utilisation de l’arme nucléaire par l’agresseur est à peine voilée. Parce qu’on constate qu’une poudrière surchauffée s’installe au cœur de l’Europe, terre natale des Droits de l’Homme autant que berceau des plus grands drames de l’Histoire, et qu’on sent plus ou moins confusément qu’une étincelle pourrait transformer le foyer circonscrit, pour l’heure, à la Russie, à la Biélorussie et à l’Ukraine en un incendie généralisé, dévastateur.
Notre révolte, notre indignation, finalement, trouvent leur origine dans les mêmes matrices que celles qui fondent nos peurs.
Dès lors, nous, DeplacementsPros, que pouvons-nous faire ? Nous nous sommes posé la question. Certains, confrères ou membres de notre écosystème, ont décidé de parer leur site des couleurs ukrainiennes, de façon explicite – un drapeau – ou moins, faisant parfois appel à une esthétique dont il appartient à chacun de juger de la pertinence, par exemple : un champ de colza (jaune) surplombé d’un ciel d’azur. “A quoi ça sert ?”, s’est-on demandé. A rien pour le peuple ukrainien, c’est entendu. Mais le symbole, peut-être ?
Et il nous est apparu que la raison même de notre existence, le quotidien de notre activité à nous, DeplacementsPros, et plus largement celui des médias d’Eventiz Media Group, étaient un plaidoyer en faveur de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, un puissant vecteur de rencontre – et donc de connaissance, de respect et d’amitié – entre les différents groupes humains dont la seule différence fondamentale, finalement, est d’être nés en différents points de cette minuscule et très imparfaite sphère (par ailleurs très en danger, voir le dernier rapport du GIEC) qu’est la Terre.
Oui, les quatre médias d’Eventiz Media Group, en parlant de voyage, disent cela : quand on se rencontre et qu’on se connaît, on n’a pas envie de se faire la guerre. Naïf ? Et penser qu’on est le meilleur et qu’on peut imposer notre volonté au monde, ce n’est pas naïf, peut-être ? Certainement autant, mais bien plus destructeur. Alors, tout bien considéré, on préfère la première naïveté, même s’il faut la rebaptiser de ce terme injustement déprécié d’ “utopie”.
Et puisqu’on écrit ici de chez DeplacementsPros, qui traite de voyage d’affaires, alors, en ces temps troublés, osons l’immodestie de nous placer dans le sillage de Montesquieu : oui, le commerce entre les peuples implique la paix entre eux. C’était aussi le crédo des fondateurs de l’ensemble régional européen (qu’il s’appelle, selon les époques et les degrés d’intégration, CECA, Marché commun, CEE ou UE – ces sigles technocratiques qui rendent si peu justice au grand œuvre pacificateur de cette construction admirable, en tout cas unique au monde). Et ça marche ! La preuve : deux des plus grands ennemis de l’Histoire – la France et l’Allemagne – ne peuvent envisager sérieusement un autre avenir que celui qui consiste à marcher main dans la main.
“Vous êtes-vous posé la question de notre drapeau habillant votre site Internet ?”, pourraient légitimement nous interroger, au choix, Ouïghours, Rohingyas ou Yéménites. Non, nous ne nous la sommes pas posée. Parce que chez DeplacementsPros comme ailleurs, nous sommes imparfaits, notre révolte est scandaleusement (et inconsciemment, souvent) sélective : nous ne sommes que des Hommes.
Alors, nous ne parerons pas notre site des couleurs ukrainiennes. Nous nous contenterons de faire notre travail qui consiste à informer des possibilités de voyager dans le monde pour créer des passerelles entre les hommes et femmes d’affaires – ce qui revient à dire, dans un monde démocratique : pour des femmes et pour des hommes tout court. C’est notre nanométrique contribution à la paix mondiale. Sans qu’aucune couleur ne puisse ajouter à notre sincérité.