VIVATECH25 – Le travel français “doit passer du 20ème au 22ème siècle”

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VIVATECH25 - Le travel français “doit passer du 20ème au 22ème siècle”
La ministre Nathalie Delattre, entourée de Christian Delom, secrétaire général de A World for Travel (à g.) et de Frédéric Vanhoutte, président d'Eventiz. (Ph. DKP)

La France mise sur l'intelligence artificielle et les partenariats public-privé pour révolutionner son secteur touristique. La ministre Nathalie Delattre a dévoilé jeudi sa stratégie d'innovation su le Traveltech Hub d’Eventiz.

Sans innovation technologique, point de salut pour le tourisme français. C'est du moins le credo de Nathalie Delattre, qui a présenté jeudi 12 juin au salon Vivatech, sur le hub Traveltech d’Eventiz (propriétaire de DeplacementsPros), sa vision d'un secteur en pleine mutation. « Il faut qu'on passe du 20ème siècle au 22ème siècle assez rapidement si nous voulons effectivement rester le pays le plus visité du monde », a insisté la ministre du Tourisme.

Le constat n’est effectivement pas glorieux : la France du tourisme accuse un retard considérable dans l'adoption de l’IA. “Seul 2,5% de nos TPE-PME et 12% des start-ups du tourisme exploitent aujourd'hui l'intelligence artificielle”, a révélé Nathalie Delattre. Or, “la moitié du salon (Vivatech) de tout ce que j'ai vu, ce sont des systèmes conversationnels” à base d’intelligence artificielle, a-t-elle poursuivi.

Cette situation paradoxale s'explique en partie par la complexité du secteur, « très mosaïque avec des majors, avec des TPE » couvrant « 1001 métiers », du tourisme sportif au tourisme d'affaires. Cette diversité rend difficile l'identification des besoins technologiques spécifiques et freine l'adoption d'innovations transversales. Il s’explique aussi par un taux de croissance flatteur “de 14% entre 2023 et 2024” mais inférieur à celui d’autres secteurs, conséquemment plus attractifs. 

France Tourisme Tech, l’arme secrète du gouvernement

Pour combler ce retard technologique, la ministre a dévoilé son programme phare : le 3ème appel à manifestation d'intérêt France Tourisme Tech. L'originalité de ce dispositif réside dans son approche collaborative : “Ce n'est pas simplement sélectionner des start-ups, c'est les appareiller avec des majors”.

Le programme réunit donc des géants comme Aéroports de Paris, SNCF, Vinci Concessions, Accor, Club Med ou Travelsoft. Ces partenaires ne se contentent pas de mentorer : ils investissent directement dans les solutions technologiques des start-ups sélectionnées.

L'exemple de Lumiwave illustre parfaitement cette stratégie. Cette start-up française a développé une « solution de tuyauterie qui permet de faire des économies d'eau ». Le groupe Accor en a déjà équipé les chambres d’une dizaine de ses établissements. Résultat : “Vous n'êtes plus une start-up, vous êtes une entreprise dans le champ concurrentiel aujourd'hui”, s'est félicitée la ministre.

Le programme France Tourisme Tech, qui avait pour ambition de sélectionner une quinzaine de start-ups par an lors de ses deux premières éditions devrait s'amplifier. “Je souhaiterais vraiment qu'on puisse aller au-delà”, a confié Nathalie Delattre.

En outre, l'initiative s'ouvre désormais à de nouveaux territoires, incluant l'outre-mer, et élargit son périmètre à la cybersécurité, reconnaissant les enjeux croissants de protection des données touristiques. Cette ambition technologique s'inscrit dans une stratégie plus large visant à maintenir la France comme “pays le plus visité au monde en 2030”. Une échéance symbolique puisque l'Hexagone sera “le seul pays à accueillir en 6 ans deux événements majeurs” : les JO 2024 et les Jeux d'hiver 2030.

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