Carrefour des Échanges GBTA : « Sur la décarbonation, il y a besoin d’un accompagnement »

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La GBTA a organisé un Carrefour des Échanges la semaine dernière à l’hôtel Meridien de la Porte Maillot à Paris. Avec son format très interactif, l’événement a permis à près de 150 professionnels de l’industrie Travel & MICE de partager leurs expériences et bonnes pratiques autour de deux thématiques stratégiques : « Cohérence des données entre fournisseurs et acheteurs / travel managers » ; « Ensemble, accélérons la décarbonation de l’industrie Travel & MICE ! ».  La formule, avec éclairage d’experts, échanges entre acheteurs et entre fournisseurs, puis restitution des échanges et discussions avec la salle, aura de nouveau permis de faire avancer les réflexions des uns et des autres sur ces deux sujets cruciaux.

Avant même les restitutions, ont été émises sur la partie décarbonation quelques préconisations par deux des responsables de Rejolt, à la fois place de marché spécialisée dans la réservation d’événements à l’adresse des grands groupes du CAC40 et du SBF120, et solution de gestion pour les directions achats, financières, RSE. « Le premier point c’est qu’il faut travailler en co-construction avec les responsables RSE, a d’abord indiqué Laurent Gabard, son directeur commercial. Le deuxième point c’est communiquer, sensibiliser les utilisateurs et les participants, détailler ce qu’on a fait, ce qu’on a amélioré, comment on a travaillé sur tel ou tel sujet. Et le troisième point, ce sont les reportings, qu’il s’agit de partager avec celui qui organise l’événement, avec les utilisateurs, l’acheteur, le responsable RSE… ».

« Pour l’organisateur d’un événement, c’est une vraie complexité de prendre en compte toutes ces problématiques liées à la RSE, a poursuivi Jean-Philippe Briguet, directeur Produit & Marketing chez Rejolt. Il y a besoin d’un vrai accompagnement. Et c’est pourquoi nous travaillons depuis plusieurs années avec nos clients, plus particulièrement avec les directions des achats, et plus récemment avec les directions RSE, sur la création d’outils qui permettent d’aider au choix dans l’organisation de l’événement ».

Jean-Philippe Briguet a cité trois exemples : l’un sur les plateaux repas dont le bilan carbone peut varier de un à quatre (*) ; un autre sur la possibilité de connaitre les émissions carbone de son événement pendant ou après celui-ci, et comment ces émissions se ventilent à l’intérieur des différents postes ; le troisième enfin sur le suivi tout au long de l’année de l’impact carbone de l’ensemble des événements, une consolidation qui inclut aussi la contribution des partenaires. Et de conclure son intervention sur la nécessaire centralisation des données qui permet d’avoir une vision d’ensemble sur l’intégralité des événements.

La restitution des échanges aura été segmentée en trois parties : les principaux challenges rencontrés ; les bonnes pratiques observées ; les recommandations pour les acheteurs.

Pour les principaux challenges rencontrés, on citera :
. l’absence de normes standard pour mesurer et comparer les bilans carbone ;
. la difficulté pour mesurer et collecter la data ;
. une prise en compte trop timide des critères RSE dans les appels d’offres ;
. une sensibilisation et un accompagnement insuffisants des collaborateurs ;
. une insuffisante compréhension du poids réel des critères environnementaux dans le choix des clients…

Coté bonnes pratiques, Zaira Garcia, Group Category manager-MICE chez Thalès, a mentionné des actions inscrites (ou à inscrire) dans la politique voyage :
. le recours à un mode de transport plus propre, et d’abord le train au détriment de l’avion ;
. le choix d’un vol direct plutôt qu’avec correspondance dans le cadre d’un transport aérien ;
. une réduction des fréquences de certains événements professionnels ;
. le choix de privilégier une destination plus proche pour la majorité des participants, et plutôt en France qu’à l’étranger…

« Et si l’on a un budget Travel et un budget MICE, pourquoi ne pas avoir également un budget carbone » a-t-elle ajouté.

Autres bonnes pratiques suggérées :
. l’intégration des responsables RSE dans les appels d’offres ;
. une bonne connaissance des programmes RSE des fournisseurs ;
. un suivi de KPI spécifique…

Le dernier volet de la restitution a concerné les recommandations pour les acheteurs. Lesquels sont invités à :
. essayer de bien comprendre les attentes des plus jeunes générations ;
. affiner le paramétrage entre le Best buy et le critère carbone…

Et de mentionner aussi des questions pour les fournisseurs :
. avez-vous des initiatives bas carbone à nous proposer ?
. partagez-vous les bonnes pratiques appliquées chez vous ou chez les autres clients ?
. est-il possible d’appliquer, entre vous, la même méthodologie de calcul des émissions carbone ?

Toutes ces questions et suggestions ne manqueront pas d’animer de futurs échanges au sein de la GBTA, et plus largement chez les acteurs du MICE et du travel.

(*) Rejolt a conçu un Scoring Carbone permettant de noter, de A à E, l’impact carbone d’un plateau repas, sur la base de 4 sources d’émission : les ingrédients utilisés, leur provenance, leur emballage et leur mode de livraison. Ce scoring permet ainsi aux collaborateurs de comparer très simplement l’impact des différentes offres d’un traiteur.

1 COMMENTAIRE

  1. S’il y a encore du chemin à faire dans le business travel et le MICE pour la prise en compte réelle des critères RSE (qui ne concernent pas que l’empreinte écologique !), on peut déjà saluer le fait que cet article ne mentionne nullement la contribution carbone (aussi appelée « compensation carbone »), qui est en réalité un véritable jeu de dupes. Evitement et réduction sont bel et bien les deux leviers principaux à penser lors de ses déplacements et événements.

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