Coronavirus : le cri d’alarme du secteur événementiel

L’association LÉVÉNEMENT alerte les pouvoirs publics sur les conséquences économiques et sociales dramatiques pour les entreprises de l’annulation en série d’événements.

Avec les 65 agences de communication événementielle qu’elle fédère, soit environ 80% du marché de l’événementiel, et quelque 2 500 collaborateurs permanents, l’association LÉVÉNEMENT est la mieux placée pour alerter les Pouvoirs Publics sur les risques économiques et sociaux générés par le coronavirus.

Bertrand Biard, son président, a ainsi adressé un courrier au Premier Ministre, dans lequel il rappelle d’abord la contribution des agences membres de l’association, soit environ «un millier d’évènements par jour en 2018* représentant 16 Md€* de retombées au bénéfice des entreprises de production événementielle et 15 Md€* au bénéfice des entreprises d’accueil touristique des participants».

Or, la crise sanitaire va entraîner à court et moyen terme l’annulation de nombreux événements à travers la France. Et pour la plupart TPE et PME, les entreprises du secteur ne disposeront pas de trésorerie suffisante, pour préserver les plus de 335 000 emplois de la filière de l’événementiel (agences, organisateurs, traiteurs, restaurateurs, hôteliers, loueurs de salles, prestataires techniques…) qui sont menacés dans les deux prochains mois.

«Notre secteur subit dramatiquement les conséquences de ces annonces : depuis vendredi, les clients annulent en cascade leurs événements de moins de 5 000 personnes, considérant qu’ils ne peuvent pas prendre le moindre risque de réunir leurs collaborateurs ou clients. Les entreprises de notre secteur nous remontent à chaque instant des annulations qui s’enchaînent, entraînant mécaniquement, pour la plupart d’entre elles, la disparition totale de leur chiffre d’affaires. Les assureurs viennent de nous informer que leurs clauses d’annulation excluaient toutes les conséquences directes ou indirectes des effets du Covid-19 depuis la qualification d’épidémie par l’OMS», souligne Bertrand Biard dans son courrier adressé à Edouard Philippe. «Nos TPE et PME ne disposent pas de la trésorerie suffisante pour faire face à une telle crise, même si elle ne devait durer qu’un mois, étant précisé que le chômage technique ne suffirait évidemment pas à résoudre ces difficultés financières».

LÉVÉNEMENT invite les pouvoirs publics à ne pas interdire les événements de moins de 5 000 participants, car cela autoriserait des clients à annuler leurs événements de manière unilatérale et sans compensation. L’association demande aussi l’aide de l’État sous différentes formes : 1) un plan de sauvegarde de nos activités ; 2) l’encadrement juridique des conditions d’annulation et de cas de force majeure ; 3) les règles sanitaires à appliquer sur les événements qui se tiendraient encore pour rassurer les clients et les participants ; 4) les mesures économiques d’accompagnement des entreprises du secteur de tout notre écosystème de partenaires et prestataires.

On notera enfin les mesures d’urgence décidées par les professionnels de la création événementielle pour favoriser le maintien des événements. Ainsi sont mises en place des mesures drastiques et de respect des consignes sanitaires (port de masques, sur-nettoyage, solution hydroalcoolique). Les formats sont par ailleurs adaptés à la situation, avec un re-découpage et une organisation d’événements en «cluster» locaux ou en grappes « afin d’éviter les rassemblements trop importants, avec l’intégration de dispositifs digitaux pour maintenir les liens économiques et sociaux en limitant les déplacements et maintenant l’activité économique locale« .

*Source : Étude EY sur les événements d’entreprise et d’institution en France réalisée en avril et mai 2019.