Covid-19 – Des représentants du tourisme interpellent le gouvernement

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Les Entreprises du Voyage et le SETO  alertent le premier ministre et le ministre de l’Economie sur les risques économiques et sociaux que le coronavirus fait peser les entreprises du secteur.

Pour prendre au mot Bruno Le Maire qui parle d’ « urgence économique » à propos de la crise sanitaire du coronavirus, Jean-Pierre Mas (Les Entreprises du voyage, représentant les agences de voyage) et René-Marc Chikli (SETO, Syndicat des entreprises du tour operating) n’ont pas eu à chercher bien loin leur argumentaire. Il leur a suffi de dérouler les chiffres de la profession (3.000 entreprises et 35.000 salariés) de ces dernières semaines.

En effet, ils sont éloquents. Depuis début février, l’activité du secteur en est là : les voyages scolaires et linguistiques sont tous annulés (or, 80% du CA annuel de ce secteur s’effectue entre février et juin), l’activité des tour-opérateurs est en baisse de 25% en février avec une décroissance accrue lors de la dernière semaine (-60%), et la distribution subit un effondrement du nombre de réservation au cours des huit derniers jours de -60% sur les destinations asiatiques et de -45% sur l’ensemble des autres destinations.

Déplacements pro

Concernant les déplacements professionnels, les deux organisations soulignent que les agences organisatrices de séminaires et congrès subissent l’annulation de nombreux salons et manifestations et constatent une absence de commande très alarmante.

En outre, le voyages d’affaires est lourdement impacté, avec un retrait, en termes de prise de commande de -40%. Ce phénomène s’accentue compte tenu des politiques de voyage des entreprises clientes qui interdisent à leurs collaborateurs de se déplacer quelle que soit la destination.

Mesures demandées

En conséquence, les deux organisations demandent :

  • la suspension du paiement des charges sociales patronales pendant la durée de la crise,
  • un recours simplifié à l’activité partielle pour toutes les entreprises du secteur,
  • dans le cadre de la BPI, un fonds de soutien financier et de redémarrage de l’activité,
  • une consultation des professionnels avant toute prise de décision et toute communication ayant un impact sur les voyages et le tourisme.

Sur ce dernier point, on sent bien le hiatus qui peut exister entre une demande d’information et de transparence du public, la communication gouvernementale et la crainte, chez les professionnels du tourisme, d’un discours affectant leur activité.