Crises géopolitiques : le MICE mondial sous pression

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Selon le dernier rapport de l’International Association of Professional Congress Organisers (IAPCO), l’industrie mondiale des événements et des congrès traverse une période de fortes turbulences, principalement dues aux conflits internationaux, à l’instabilité politique et aux changements de politiques gouvernementales majeures.
 
Selon un rapport datant de mai 2025, près de 60 % des organisateurs interrogés déclarent que les conflits mondiaux ont affecté, de façon modérée à significative, leur capacité à planifier ou organiser des événements internationaux. Les conséquences les plus citées sont :
  • La réduction de la participation internationale (52 %)
  • Les préoccupations de sécurité sur les lieux d’événements (39 %)
  • L’augmentation des coûts pour les clients et participants (32 %)
  • Les perturbations des déplacements (42 %)
Un quart des membres de l’IAPCO ont même dû annuler, reporter ou délocaliser des événements pour des raisons de sécurité ou d’instabilité.

Des conséquences économiques et des changements de comportements

L’impact financier est notable puisque plus d’un quart des répondants ont subi des pertes allant jusqu’à 50.000 euros, tandis que près de 15 % ont enregistré des pertes supérieures à 150.000 euros. En 2024, les membres de l’IAPCO ont organisé près de 20.000 événements, et plus de la moitié indiquent que de 1 à 10 de leurs sites ou ceux de leurs clients ont été affectés. Près de la moitié des organisateurs constatent également un changement dans le choix des destinations privilégiées, tandis qu’un peu plus d’un cinquième observe une diminution de la volonté de voyager à l’international.

Des politiques gouvernementales qui freinent la mobilité et la recherche

Au-delà des conflits, les politiques restrictives en matière de visas et d’immigration (62 % des répondants), ainsi que les coupes budgétaires dans la recherche (59 %), sont identifiées comme les deux principaux freins à la tenue d’événements scientifiques et professionnels. Près de la moitié des membres signalent que les réformes américaines sous l’administration Trump, notamment la suppression de financements majeurs à la recherche, affectent leur capacité à organiser des événements – un phénomène qui touche aussi l’Europe et la France, où de nombreux événements dépendent de la venue de chercheurs et experts internationaux.

L’Union européenne en première ligne face aux défis géopolitiques

L’Union européenne, carrefour mondial des congrès et événements professionnels, est particulièrement exposée aux bouleversements géopolitiques récents. Les organisateurs européens sont confrontés à une double pression : d’une part, la proximité géographique avec plusieurs zones de conflit (Ukraine, Moyen-Orient), et d’autre part, l’impact des politiques migratoires, de sécurité et de financement décidées au niveau européen et national. Cette situation provoque une hausse des coûts, des difficultés accrues pour la venue de participants internationaux – notamment en raison de la complexité des procédures de visas – et une nécessité de renforcer les dispositifs de sécurité.
 
Par ailleurs, la dépendance de nombreux événements européens à la participation de chercheurs et experts étrangers rend l’UE vulnérable aux restrictions de mobilité et aux coupes budgétaires dans la recherche, y compris celles décidées hors de ses frontières (notamment aux États-Unis). Face à ces défis, les acteurs du secteur en Europe misent sur l’innovation, la diversification des formats (hybrides/virtuels) et la coopération transfrontalière pour préserver l’attractivité du continent comme destination majeure pour les événements internationaux. 

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