À travers des exemples concrets et des approches innovantes, les intervenants d’une table ronde ont partagé leurs visions et solutions pour répondre de manière durable aux événements professionnels à l’international.
Le worskhop Events Day International, organisé par Meet&Com, s’est tenu mardi dernier dans les salons du Marriott Champs-Elysées. Une journée dédiée aux destinations et aux prestataires du tourisme d’affaires et de l’événementiel, avec tout l’après-midi des rendez-vous en one-to-one entre une cinquantaine d’exposants – hôtels, destinations, DMC, activités… – et environ 150 représentants d’agences et entreprises.
Au programme également, une plénière d’ouverture, un cocktail déjeunatoire, le soir un after-meetings au Gustave des Vedettes de Paris, une soirée signée Frog Connexion.
Une table ronde était également animée par Anne-Sophie Cohen, Responsable Marketing & Communication de Meet&Com. Le thème : “Repenser les événements professionnels à l’international : des pratiques durables pour des événements professionnels plus efficaces ».
« Depuis la pandémie, on s’est demandé, en tant qu’organisme public, comment on pouvait aider la destination sur cette question de la durabilité » a d’abord souligné Matthias Werner, Promotion Executive du Málaga Costa del Sol Tourist Board. « Nous avons ainsi installé un outil sur notre site web qui calcule l’empreinte carbone des visiteurs qui viennent chez nous». Confronté à de nombreux incendies en été, la destination andalouse entend aider aussi, via son site internet, à replanter des arbres, une démarche qui vise également les acteurs du MICE.
Matthias Werner a mentionné ensuite les manques de ressources en eau et la gestion de sa consommation qui concerne, là encore, le secteur du tourisme d’affaires. Des agences réceptives, présentes sur le segment MICE, contribuent pour leur part au nettoyage des plages et des fonds sous-marins…
C’est d’ailleurs ce type d’actions de teambuilding, entre autres, que recherche une agence événementielle telle que Creative Spirit Paris Agency, comme l’a souligné Gaelle Liu, sa General Manager. Laquelle insiste sur le choix d’acteurs locaux engagés sur les problématiques environnementales. « Mais les destinations n’y répondent pas toutes de la même manière. Certaines ne sont pas aussi avancées qu’on l’espérerait. En tant qu’agence, nous aidons les pays où nous allons à mettre en place certaines actions de durabilité. Avec l’idée de ne pas compenser ou séquestrer mais bien de réduire au maximum les émissions de CO2».
Quentin Dumail, Responsable marketing de Visit Malta, relève également la très forte progression de l’intérêt pour les démarches durables depuis la pandémie de Covid-19, les DMC relayant « le souhait de toutes les agences d’intégrer une dimension RSE ». Pour la partie hôtelière, le gouvernement maltais a ainsi créé son propre éco-label. Comme pour Malaga, il a noté aussi que l’eau était un problème à Malte, l’eau potable venant des usines de désalinisation de l’eau de mer.
« Du coup, les grands hôtels ont mis en place des robinets dédiés exclusivement à l’eau potable dans les salles de bain, ce qui permet aussi de remplir sa gourde pour la journée. L’eau des autres robinets, dans les douches et baignoires, elle, n’est pas potable». Quentin Dumail a cité aussi en exemple un groupe hôtelier maltais ayant créé son propre jardin éco-géré, lequel alimente en légumes leurs restaurants et services traiteurs. Avec les épluchures utilisées pour produire du compost.
Interrogé sur les incohérences qui existent bien souvent entre les intentions et la réalité des actions, Louis Bomelear, directeur général de Chab Events et administrateur de LEVENEMENT, a souligné la dimension théorique qui intervient dans les appels d’offres, et à l’arrivée les contraintes diverses des uns et des autres qui se traduisent par une proposition très différente. Et la dimension RSE qui en fait bien souvent les frais.
L’exemple de Paris
Frédérique Giraud Mireur, directrice du Convention Bureau de l’OT de Paris, a fait une courte intervention pour préciser le positionnement de Paris sur les événements internationaux. « Après le Covid aura été clairement affirmée une volonté d’accompagner les événements plus durables, ce qui passe par la mesure de leur impact, des moyens de limiter cet impact sur le territoire et de travailler avec l’écosystème local ». Paris joue la carte des filières d’attractivité : «Nous ciblons les événements à fort impact, à savoir tous les congrès scientifiques et médicaux. Nous pensons en effet que le capital intellectuel de la destination est important. Nous encourageons aussi la tech, secteur dans lequel excelle Paris avec des salons tel Vivatech. Je citerais aussi le sport et le e-sport, la gastronomie et le design».