La croisière, l’atout de MSC pour séduire le marché du MICE

0
266
Déterminée à s’imposer sur le marché du MICE, MSC Croisières multiplie les initiatives pour séduire les organisateurs d’événements professionnels. Alors que ses navires nouvelle génération offrent des capacités d’accueil et des services adaptés aux besoins des entreprises, la compagnie ambitionne de faire de la croisière une alternative incontournable pour les séminaires, conventions et voyages incentive. Patrick J. Pourbaix, Directeur Général de MSC Croisières France, Belgique et Luxembourg, détaille la stratégie du groupe pour lever les freins et accompagner l’essor du tourisme d’affaires à bord de ses paquebots.

Observez-vous un engouement pour la croisière lorsque l’on parle d’organisation d’événements professionnels ? 

Patrick J. Pourbaix - Les Entreprises du Voyage | LinkedIn
Patrick J. Pourbaix, Directeur Général de MSC Croisières France, Belgique et Luxembourg

Patrick J. Pourbaix : Un engouement… non, ce n’est pas vraiment le mot, mais il y a effectivement des demandes récurrentes. Nous avons une équipe qui ne gère que du MICE, et il faut prendre en compte l’évolution de nos bateaux. Ils ont désormais une capacité de plus de 5 000 passagers, ce qui permet de ne privatiser qu’une partie si besoin et non plus d’affréter un navire complet. 
 
Que ce soit pour l’organisation de meeting, de conférence ou de séminaire, le potentiel du produit croisière est énorme et ne demande qu’à croître. Par exemple, aux États-Unis (le premier marché mondial des croisiéristes -NDLR), 20% de leur clientèle provient du MICE, ce qui est énorme et démontre que le produit est adapté à l’organisation d’évènements professionnels. En Europe, cela dépend des marchés mais nous sommes encore loin de cette proportion. En France, nous sommes très en retard et nous n’avons pas encore réussi à pénétrer véritablement le marché du MICE. La part de croisiéristes ne dépasse pas les 600 000 personnes, la marge de progression est donc importante. Je pense qu’il y a de multiples facteurs pour expliquer cela, tout d’abord il y a encore beaucoup d’a priori sur la croisière, alors que le produit est moderne, les paquebots sont de vrais villages flottants et il y a de nombreuses activités à faire à bord. Mais le fait est que les organisateurs n’y pense pas, tout simplement, et cela doit changer car le MICE reste un secteur porteur pour MSC. 

Comment adaptez-vous votre offre pour vous positionner sur le MICE ? 

Par définition, nous accueillons de nombreux groupes, donc nous avons l’habitude de gérer de gros volumes et répondre à leurs besoins spécifiques, notamment en matière de salles modulables, par exemple… Nos navires sont très bien équipés, et c’est une force par rapport aux autres infrastructures, comme les hôtels. Nous avons plusieurs salles de spectacles qui peuvent accueillir jusqu’à 1.000 personnes et elles sont parfaitement adaptées à une clientèle corporate la journée. Que ce soit pour des séminaires, des conférences, ou tout autre évènement d’entreprise, nous avons la capacité, les services et la technologie pour répondre aux attentes de cette clientèle.
 
Un point important et non des moindres : la mise à disposition des espaces événementiels est gratuite, leur accès est compris dans le forfait. La privatisation des restaurants est également possible et en termes d’accessibilité, nous avons travaillé de sorte que nos points de départ et d’arrivée soient facilement accessibles en train ou en avion. 

Le fait de ne pas pouvoir accéder facilement à une connexion mobile ou au Wi-Fi en pleine mer est-il encore un frein, notamment pour la clientèle corporate ?

 
L’évolution est progressive concernant la connectivité. Aujourd’hui, tous les navires proposent le Wi-Fi et c’est un atout pour la croisière. Chez MSC, nous travaillons avec Starlink et tous nos bateaux sont équipés d’une connexion Wi-Fi de qualité. Nous sommes capables d’assurer une connexion fluide partout en mer. Cet argument n’est donc plus valable. 

Faire partie du groupe MSC, qui détient la TMC Cisalpina, est-il un atout pour pénétrer le marché du MICE ? Un marché qui reste ultra-concurrentiel…

Oui, absolument. Le développement de Cisalpina et son internationalisation sont très rapides. Le fait d’avoir une TMC au sein du même groupe, qui travaille exclusivement avec une clientèle corporate, est un atout stratégique. Nous avons pour ambition de créer des synergies et de travailler ensemble sur le segment du MICE. Nous le faisons déjà pour les offres de comités d’entreprises et, dans le futur, nous pourrions développer conjointement une offre croisière pour le MICE. 

Les organisateurs sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental de leurs évènements. La croisière n’est-elle pas un produit pouvant paraître obsolète si l’on calcule l’empreinte carbone de chaque participant ? Le bateau reste un moyen de transport polluant, surtout s’il faut le combiner avec un vol pour se rendre au point de départ ou d’arrivée…

La croisière est trop ciblée… Bien sûr que nous avons un impact environnemental, il ne faut pas le nier mais, selon moi, il est facile de pointer du doigt les croisiéristes et notre impact est exagéré. MSC est un groupe européen qui a entrepris tous les efforts possibles pour diminuer son empreinte carbone en investissant dans de nouveaux navires, principalement produits en France. Beaucoup d’efforts ont été faits. Nous nous sommes engagés à atteindre le net zéro émission d’ici 2050, et d’ici 2030, diminuer de 40% nos émissions carbone par rapport à 2008, notre année de référence. Aujourd’hui, nous sommes déjà à -38%. Comment ? Grâce à des bateaux moins énergivores, en récupérant la chaleur des moteurs pour chauffer l’eau et les cabines et en mettant en place d’autres technologies qui nous permettent de réduire notre consommation de carburant, d’eau ou d’électricité.
 
Ensuite, il ne faut pas voir un navire de croisière comme un cimple mode de transport. C’est un produit où l’expérience se vit autant à bord que lors des escales. Nous avançons également beaucoup sur la problématique du carburant durable, notamment avec le GNL. Ce n’est pas une fin en soi, mais c’est une voie de décarbonation. Ce qui freine aujourd’hui, est le manque de biocarburant disponible. Comme l’aérien, nous sommes demandeurs et nous aimerions que cela aille plus vite car nos moteurs sont prêts. En revanche, la filière n’est pas mature et les ressources restent insuffisantes pour répondre à la demande. D’ici 2027 et 2028, nous allons accueillir de nouveaux bateaux hybrides GNL à piles à combustible hydrogène. Cela nous permettra d’atteindre nos objectifs en attendant que la filière des biocarburants se développe.
 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici