La Conférence des Nations unies sur l'océan s’est achevée la semaine dernière. C’est pour cet événement que le centre de congrès Nicea a été livré le 30 avril en un temps record. Retour sur une prouesse et quelques polémiques.
Un pari fou tenu. Trois bâtiments et une grande tente éphémère se dressent désormais sur le quai Amiral Infernet du port de Nice, là où s'étendait encore récemment un simple parking. Le centre de congrès Nicea, qualifié de "semi-temporaire", a été livré pile dans les temps le 30 avril pour accueillir la troisième Conférence des Nations unies sur l'océan (UNOC 3) du 9 au 13 juin.
Du provisoire qui va durer
La salle principale, qui a reçu les dirigeants du monde entier, s'étale sur près de 4.000 m² et peut accueillir jusqu'à 2.500 personnes. Deux bâtiments annexes complètent l'ensemble : l'un sur trois étages avec un toit-terrasse offrant une vue plongeante sur la Méditerranée, dédié aux réunions et réceptions, l'autre faisant office de gare maritime.
Au total, 6.400 m² assemblés en un temps record par GL Events, déjà à l'origine du Grand Palais éphémère parisien. L'ensemble "démontable", mêlant bois et verre, respecte la hauteur de la digue pour s'intégrer au paysage portuaire.
Prévu pour trois ans initialement, le complexe pourra finalement rester 4 ans de plus. C'était le souhait du maire Christian Estrosi, il a été exaucé fin mai par décision du conseil des ministres dans le cadre du projet de loi olympique 2030. Car ce sont bien les Jeux olympiques d'hiver 2030 dans les Alpes du Sud que le maire de la ville avait en tête : Nicea servira de centre de presse lors de l'événement.
"Après l'UNOC, nous ajusterons la configuration pendant l'été", expliquait dès avril dernier l'édile, qui revendiquait alors “déjà 70 spectacles et congrès programmés".
20 millions d'euros qui font débat
Le projet n'a pas fait l'unanimité. Son coût - un peu plus de 20 M€ avancés par la collectivité - attise les critiques de l'opposition. Celle-ci dénonce la gestion financière de la mairie, d'autant que Christian Estrosi avait voulu, en 2022, la démolition de l'historique palais des congrès Acropolis (achevée en 2024) pour "végétaliser" le centre-ville.
La municipalité compte sur des aides de l'État, de la région PACA et de l'Union européenne pour alléger la facture. L'exploitation future du site - congrès, spectacles et accueil de bateaux - doit aussi contribuer au financement sur six ans.
La réalisation de Nicea a tenu du parcours du combattant. Permis de construire tardif (fin 2024 !), financement incertain, choix du site confirmé seulement fin juillet 2024 par l'Élysée alors qu'aucun travaux n'avait commencé...
D'autres lieux avaient même été évoqués pour ce sommet coorganisé avec le Costa Rica. Mais Nice a relevé le défi, s'offrant une vitrine internationale et un nouvel outil pour son attractivité événementielle. Reste à savoir combien de temps ce pari architectural tiendra sur les eaux du port.