Accord européen sur le SAF : ce qu’en dit la GBTA

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Accord européen sur le SAF : ce qu'en dit la GBTA

L'accord européen pour la promotion des carburants aériens durables est salué par la Global business travel Association. Qui appelle cependant de ses vœux des mesures encore plus ambitieuses en la matière...

L’accord provisoire, conclu ce mardi 25 avril, entre les négociateurs du Parlement et du Conseil européens est jugé historique par certains observateurs…Il a pour objectif d’accroître l'utilisation de carburants durables dans le secteur de l’aviation, tels que les biocarburants avancés ou l’hydrogène. Que dit cet accord, qu’en pense la GBTA ?

Le contexte

L’aviation civile représente 13,4% des émissions totales de CO2 provenant des transports de l’UE. L’initiative ReFuelEU Aviation, dont il est ici question, fait partie du paquet législatif "Fit for 55", qui constitue la stratégie visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, conformément à la loi européenne sur le climat.

Publié très récemment, un rapport GBTA consacré à la gestion des émissions des programmes de voyages d'affaires, considérait les SAF (Sustainable aviation fuel) comme la meilleure option pour décarboner le transport aérien en offrant une réduction nette des émissions de carbone par rapport aux carburants à base de combustibles fossiles. 

C'est donc en toute logique que la GBTA se félicite de l’accord européen… Mais elle estime que “l'UE devrait aller plus loin et compléter les nouvelles règles par un soutien financier dans le cadre du Net Zero Industry Act, afin d'encourager la production de SAF et de rapprocher son prix de celui du kérosène conventionnel”. 

La mesure phare 

L’accord "ReFuelEU Aviation" fixe une part minimale de carburants durables pour l’aviation à mettre à disposition dans les aéroports de l’UE, afin de réduire les émissions et d'assurer la neutralité climatique de l'UE d'ici 2050.

A partir de 2025, au moins 2% des carburants d’aviation devront être écologiques. Cette part augmentera tous les cinq ans: 6% en 2030, 20% en 2035, 34% en 2040, 42% en 2045 et 70% en 2050. En outre, une proportion spécifique du mélange de carburants doit inclure des carburants de synthèse, tel que l’e-kérosène (1,2% en 2030, 2% en 2032, 5% en 2035 et atteindre progressivement 35% en 2050).

Pour la GBTA, “il s'agit là d'un signal fort reconnaissant la demande de SAF, qui permettra de préparer suffisamment l'offre et la demande du secteur de l'aviation à l'adoption des SAF.” Cependant, l’association estime que cette mesure devrait être complétée par “des incitations financières (...) nécessaires pour aider à développer la production de carburants aéronautiques durables (SAF) en Europe.”  Celles-ci sont d’autant plus impérieuses “que les États-Unis soutiennent activement la production de SAF par le biais de l’Inflation Reduction Act 1.” 

L’Écolabel 

Afin de promouvoir la décarbonation du secteur de l’aviation et d’informer le public, l’accord prévoit la mise en place, à partir de 2025, d’un label européen pour la performance environnementale des vols. Les compagnies aériennes pourront commercialiser leurs vols avec un label indiquant l’empreinte carbone prévue par passager et les émissions de CO2 prévues par kilomètre. Les passagers pourront ainsi comparer les performances environnementales des vols proposés par différentes compagnies sur un même itinéraire.

Pour la GBTA, “les acheteurs et les gestionnaires de voyages d'affaires réclament une norme harmonisée pour identifier les performances des compagnies aériennes et des vols individuels en matière de développement durable”. Et cet Ecolabel européen peut y contribuer…  “à condition, précise l’association, que le label soit élaboré dans le cadre d'une consultation et d'une collaboration approfondies avec des experts et des acteurs du secteur tout au long de la chaîne de valeur et qu'il vise à devenir une norme reconnue au niveau mondial et applicable dans toutes les régions du monde”.