Amex GBT compte sur le mid-market pour booster sa croissance

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Amex GBT compte sur le mid-market pour booster sa croissance
Paul Abbott, PDG d'Amex GBT.

Paul Abbott, PDG d'Amex GBT, a déclaré qu'il espérait pour son agence un taux de croissance des gains de parts de marché des PME à deux chiffres dans les mois et les années à venir.

Paul Abbott, le PDG d'Amex GBT, était invité mercredi dernier par Citi. C'est pratiquement en concurrent que le big boss s'y est déplacé puisque, comme l'écrivaient récemment nos confrères de Tom.travel, la banque américaine online "souhaite proposer la réservation de chambres d’hôtels, des billets d’avion et la location de voitures à travers son service Citi Travel grâce à un partenariat avec Booking".

Le big boss de GBT ne s'est pour autant pas privé de parler stratégie. En l'occurrence de l'intérêt que sa TMC porte au mid-market - mais il est vrai que depuis le rachat d'Egencia au moins cette appétence n'est plus un secret pour personne.

Une croissance "PME" à deux chiffres

Cité par le média américain The Company Dime, il a notamment déclaré qu'il s'attendait à des taux de croissance de parts de marché à un chiffre, de faible à moyen, dans le segment mondial/multinational, mais à deux chiffres dans le segment des PME : "En termes d'opportunités à saisir dans le secteur du voyage interentreprises, le segment non géré ("unmanaged" : sans programme de voyages professionnels et sophistiqués, ndr) représente un volume d'environ 600 milliards de dollars (...) Environ 30 % des nouvelles ventes de la filiale Egencia proviennent du segment non géré (...) et nous cherchons à augmenter significativement ce chiffre dans les mois et années à venir".

Invité à réagir, Yorick Charveriat, DG France de GBT nous précise que ce mid-market américain est constitué d'entreprises plus importantes que sur le Vieux continent. Mais que, cette distinction faite, "les propos de Paul Abbott sont en totale cohérence avec notre stratégie en France et en Europe : on entend solidifier notre performance avec les grands comptes et convaincre de plus en plus de PME".

Fusac à l'horizon

Eric Bock, directeur juridique de GBT et responsable mondial des fusions et acquisitions, qui accompagnait Paul Abbott ce jour-là, a confirmé cet intérêt pour le mid-market en précisant que les marges y étaient plus élevées que pour les grands comptes. Et qu'en conséquence GBT était à l'affût d'éventuelles acquisitions de solutions technologiques répondant aux besoins de ce segment de marchés : une "énorme opportunité dans un espace très fragmenté", tant aux États-Unis que dans le reste du monde.

Yorick Charveriat confirme la description du segment PME comme étant "moins volumineux mais plus profitable et plus digitalisé". A ce sujet, il précise que les PME sont moins rétives à l'innovation que les plus grosses organisations. Sans qu'il précise que cette caractéristique pourrait profiter à des acteurs très "tech", du type TripActions, on sent bien que le juteux segment est aussi celui que mirent de nombreux nouveaux entrants mais que l'historique GBT n'entend pas leur laisser les coudées franches. 

Le même Yorick Charveriat considère en outre que la période est propice à une rencontre entre les TMC et les PME. D'un côté, GBT ("comme ses concurrents", précise-t-il) a constaté que la reprise post-pandémie du voyage d'affaires est bien plus fortes dans le mid-market que chez les grands comptes. Et côté PME, la crise (les perturbations de vols, le besoin impérieux d'être informé, de "suivre" son collaborateur qu'elle engendre, etc) aurait joué comme un outil de promotion des professionnels du BT en direction de ces entreprises qui n'en voyaient pas jusqu'alors l'utilité. Y a plus qu'à.