#AWFT20 : Vers un nouveau business travel ?

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Bientôt, A World For Travel (#AWFT20) permettra aux acteurs du marché de repenser tout ce qui se conjugue derrière la notion de voyage. Tourisme et déplacements d’affaires sont durablement touchés par la crise et doivent prendre une tout autre tournure.

Pour le marché des déplacements professionnels, il devient essentiel de penser production plutôt qu’économie. Aller à la recherche de nouveaux marchés est louable, mais profiter des coûts et des conditions de travail prévalant dans les pays à bas coût en est une autre.

2008 a vu la crise financière durement impacter nos entreprises. Au même moment, l’accès à l’Asie se démocratisait et cela tombait plutôt bien puisqu’en même temps, ces pays de l’Extrême-Orient s’ouvraient comme jamais aux Occidentaux.

De la casse sociale et économique

Le déplacement des achats vers les pays à bas coût a répondu à un impératif économique mais également à une mode. Sous-traiter en Asie était devenu le leitmotiv des directions générales qui voulaient baisser leur coûts de reviens mais également s’ouvrir à de nouveaux marchés prometteurs. Mais était-ce raisonnable ? N’avons-nous pas profité des Asiatiques pour leur faire réaliser tout et n’importe quoi sans même comprendre leur logique industrielle et économique… La réponse est évidente et un grand nombre d’erreurs de stratégie ont été mises en évidence au travers de ces opérations de sous-traitance qui au final n’étaient bien souvent faites que de déceptions et de surcoûts.

A World For Travel sera l’occasion de parler de proximité. En affaires aussi, ce terme a de l’importance et n’a jamais autant été d’actualité depuis que le monde connaît des restrictions sanitaires, sécuritaires et économiques.

Jouer la carte de l’Afrique du Nord

Le Maghreb se situe à 2 heures de vol de Paris et présente des coûts de main-d’oeuvre tout à fait honorables, compétitifs et donne accès à du personnel qualifié. Mieux, les forces vives de ces pays  ont une culture francophone, des élites ouvertes sur le principe de coopération Europe/Afrique et ont un marché magnifique à fournir. Encore mieux, ils sont à une semaine seulement de transport maritime.

Alors oui, sous-traiter en pays à bas coût peut être une nécessité. Mais il faut regarder plus loin et aller chercher des compétences disparues ou bien des marchés qui par leur intérêt permettront aux populations de ces pays d’accéder à un monde meilleur.

Vers des déplacements d’affaires raisonnables ?

Nul doute que les consciences vont changer mais celui des actionnaires et des directions irrespectueuses des hommes et de l’environnement changeront-elles ? Car plus que le « airline bashing », c’est bien ces comportements agressifs, anti-développement durable et nauséabonds qu’il faut reconsidérer. Cela ne pourra pas se faire de façon isolée dans certaines organisations ou pays. Il faudra un mouvement de masse comme celui initié par A world for Travel. Plus que la planète, ce sont ses habitants qui en ont besoin et qui doivent être écoutés par ceux qui se considèrent comme des puissants et qui ne sont en fait, comme nous le montre la crise de la Covid-19, que des colosses aux pieds d’argile.