Baromètre du Voyage d’affaires EPSA : tout augmente (mais moins qu’avant)

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Politique voyage : “Désormais, soit notre cabinet refacture les déplacements, soit… il n’y a plus de déplacements”

Le Baromètre du Voyage d’Affaires a été dévoilé par EPSA lors de l’FTM, la semaine dernière. En voici les points saillants.

Cette 14ème édition du Baromètre dû au cabinet de conseils EPSA a été dévoilé dans un contexte macro-économique marqué par de nombreuses incertitudes (dette publique élevée, croissance molle, changements climatiques), en dépit duquel le voyage d’affaires démontre une certaine stabilité.

Le marché de la distribution se consolide, les dépenses de voyage retrouvent leurs niveaux pré-Covid

Malgré une baisse globale et persistante du nombre de voyages d’affaires (-20%, soit 1 voyage sur 5), engagée depuis la période post-covid, le voyage d’affaires renoue avec une forme de stabilité globale. Les déficits étant comblés par la hausse des coûts globaux, due à l’inflation cumulée. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025, avec une hausse anticipée de +3,5%. Et ce, en dépit des incertitudes économiques.

Face à des fournisseurs qui se consolident et imposent de nouveaux modèles de distribution à leur avantage d’une part, et des clients-entreprises en recherche d’économies toujours plus importantes d’autre part, les intermédiaires que sont les agences de voyages d’affaires réagissent en unissant leurs forces. Ainsi, le leader incontesté du secteur, Amex GBT, est en passe d’acquérir CWT, numéro 3 mondial. 

Ensemble, ils représenteraient un volume d’affaires d’environ 45Md$, près du triple de leur unique concurrent et numéro 2 : BCD Travel. Une sorte de duopole se profile, générant des inquiétudes quant au manque de concurrence à venir si l’opération se confirmait (elle est actuellement en cours d’évaluation par les autorités de la concurrence au UK et aux US).

Le sujet NDC

En France, l’année 2025 sera notamment marquée, à partir du 1er janvier, par la fin du “private channel” d’Air France-KLM. Plus concrètement, les agences qui effectueront des réservations de vols de l’opérateur national via le canal historique EDIFACT devront s’acquitter d’une surcharge de 24€, par rapport à une réservation via NDC.

Chez Lufthansa, pionnier mondial sur le sujet, cette bascule a été opérée dès 2015 et la compagnie allemande continue de monétiser la distribution. Il faudra ainsi désormais débourser 2€ de plus par dossier de voyage pour accéder à l’intégralité du contenu.

Outre-Atlantique, en revanche, American Airlines, qui avait adopté une approche très offensive sur ce même sujet de distribution, en est revenue, après avoir estimé ses pertes à 1.5Md$ à cause de la fuite de clients ; signe que la distribution aérienne est un sujet sensible.

La flambée des prix de l’aérien est derrière nous

Le canal de distribution n’est pas le seul sujet pouvant renchérir le prix des billets dans l’aérien. De nouvelles taxes, liées à la transition écologique, vont en effet faire leur apparition. Ainsi, Lufthansa annonce l’introduction d’une surcharge écologique en 2025 pouvant atteindre 72€. 

En France, l’intégration de biocarburants aériens, rendue obligatoire progressivement par l’État (2% en 2025, 5% en 2030), est un autre facteur d’inflation à venir.

Pour autant, les très fortes inflations à 2 chiffres qui ont marqué 2022 et 2023 semblent désormais révolues. En France, sur les vols domestiques, EPSA mesure une augmentation des prix moyens de + 9.8% sur le 1er semestre 2024 (vs 1er semestre 2023). Un an auparavant, le cabinet mesurait une augmentation de +18.8%, soit près du double. L’accalmie est encore plus flagrante sur les vols long-courriers avec +1.3% en 2024 à comparer aux +22.1% de l’année précédente.

La consommation ferroviaire augmente, les prix aussi

Depuis la fin de la pandémie Covid-19, le trafic ferroviaire augmente chaque année et la SNCF, qui attend l’arrivée (retardée) des nouveaux TGV-M, enregistre des bénéfices (143M€ au premier semestre 2024), quand les autres opérateurs souffrent : 1,2 Md€ de pertes en 2023 pour la Deutsche Bahn (chemins de fer allemands), 50M€ pour Trenitalia France (+45% en un an), qui exploite des trains à grande vitesse sur Paris-Lyon face à la SNCF. RailCoop et Midnight Trains ont quant à eux jeté l’éponge. Dans ce contexte, quel avenir pour les futurs nouveaux entrants Proxima et Ilisto ?

Dans l’intervalle, la SNCF se développe en Espagne, espère se lancer sur le marché domestique italien en 2026 et continue de densifier l’offre Ouigo. Cette tendance favorable, combinée à une capacité restreinte, entraine mécaniquement une inflation qui reste soutenue. Les prévisions d’EPSA de 2023 (+6,8%) ont été confirmées par

l’Autorité de Régulation des Transports (ART), qui la mesure à 7%, quand la SNCF l’estimait à 5%. Toujours selon les prévisions du groupe EPSA, 2024 devrait se situer dans une augmentation similaire à +7.2% en France.

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