Fortement impacté par le coronavirus, le marché du Business Travel doit aujourd’hui faire face à un événement exceptionnel qui marquera cette année 2020. A l’occasion du Business Travel Show à Londres, Charline Gelin, Director Security Solutions EMEA chez International SOS, nous explique en quoi cette année 2020 s’apprête à être une année charnière en matière de sécurité pour les entreprises et leurs collaborateurs.
DeplacementsPros : Comment gérez-vous la crise du coronavirus au sein d’International SOS ?
Charline Gelin : Nous avions commencé à voir des signaux faibles en décembre 2019 en provenance de la Chine. A ce moment-là nous nous sommes donc rapprochés de nos équipes en Asie pour faire des points régulièrement. Nous sommes ensuite rapidement partis d’une problématique de prévention à une problématique de rapatriement sur la région de Wuhan. Le principal ‘défi’ a par ailleurs été que toutes les compagnies aériennes ont stoppé leurs vols commerciaux au même moment. Nous n’avions donc plus de vols pour rapatrier les voyageurs ou les expatriés. Il a ainsi fallu mettre en place des vols charter… Aujourd’hui nous sommes attentifs sur la situation en Chine et partout dans le monde car, en plus du virus et de sa propagation, il y a énormément de restrictions à respecter pour les voyageurs qui souhaitent se déplacer.
Quelles sont les recommandations pour les entreprises ?
Nous regardons tout d’abord où les entreprises opèrent et qui a déjà mis un travel plan général en place. L’essentiel est surtout de regarder quels pays sont concernés par l’épidémie, combien il y a de voyageurs sur place ou d’expatriés et suivre de près la situation avant de prendre une décision. La question qu’on pose également aux sociétés est : ce déplacement est-il indispensable ? Je pense que ça a permis à certains de revoir et de mettre à jour leur politique voyages et de nommer des personnes responsables sur la partie duty of care. Quand le virus est apparu nous nous sommes rendus compte que de nombreuses sociétés n’avaient jamais pris la peine de se soucier des personnes en charge des prises de décisions dans ce type de situation. Pour le coup, ça a permis de faire bouger les lignes et d’en faire réfléchir plus d’un sur la gestion de la politique voyages.
Quels sont les impacts attendus à l’échelle mondiale ?
Il y a de façon évidente un véritable ralentissement des déplacements et certains groupes interdisent même tout séjour, même en France. Les entreprises repriorisent les déplacements professionnels, elles vont alors se tourner davantage vers des visio-conférences, des conf-call ou le télétravail. D’un point de vue économique il y a évidemment des répercussions mais nous avons aujourd’hui assez de moyens pour pouvoir rester en contact si on le souhaite. Cela va dépendre de certaines activités, certains secteurs seront assurément plus touchés que d’autres. Ce qui sera intéressant sera aussi de voir quand est ce que les voyages d’Affaires reprendront et quand les compagnies aériennes ouvriront de nouveau les liaisons.
Outre le coronavirus quelles sont vos priorités cette année ?
En janvier, avant l’arrivée du coronavirus, nous avions beaucoup de questions de la part de nos clients sur une possible montée des tensions au Moyen-Orient. En 2020, il y aura de nombreux événements et situations à « surveiller », dont les élections américaines, les mouvements de contestations à travers le monde, les mouvements sociaux, les élections en Afrique….. A cause du changement climatique nous observons également une augmentation des catastrophes naturelles qui sont de plus en plus fréquentes et avec un impact de plus en plus important sur des zones parfois très étendues. Notre objectif est d’être capable d’anticiper toutes les situations potentiellement dangereuses pour assurer la sécurité de chacun et pouvoir porter une assistance en cas de besoin.