International SOS publie son rapport sur les enjeux sanitaire du premier trimestre 2025. Si l’évolution des maladies infectieuses émergentes doit être suivie de près, les entreprises doivent porter une attention particulière au bien-être des collaborateurs en déplacement professionnel.
Parmi les principales alertes sanitaires, le rapport indique la fin de l’épidémie de Marburg au Rwanda, mais alerte sur une nouvelle épidémie en Tanzanie. De plus, des cas d’Ebola ont été signalés en Ouganda et une épidémie d’origine inconnue sévit en République Démocratique du Congo. Au Brésil, une épidémie sévère de dengue s’accompagne de flambées de chikungunya et de Zika.
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Selon ce rapport trimestriel, les entreprises doivent maintenir une vigilance accrue et mettre en place des mesures proactives pour protéger leurs employés en déplacement, en particulier dans les régions concernées. « Les entreprises commencent à s’interroger sur l’impact des récents changements de financement sur la maîtrise de ces épidémies », note le Dr Philippe Guibert, Directeur Médical Global d’International SOS. Une préoccupation particulière concerne la possible recrudescence de maladies actuellement sous contrôle comme le paludisme, le VIH et la tuberculose.
Pollution atmosphérique et maladies non transmissibles
La pollution atmosphérique émerge également comme un enjeu majeur pour les organisations internationales. « Nous accompagnons de plus en plus d’entreprises dans l’évaluation de leur exposition aux risques liés à la qualité de l’air », souligne le rapport. Ces évaluations conduisent parfois au report d’événements dans certaines zones sensibles et à la mise en place de mesures de protection sur site.
Les maladies non transmissibles (MNT) constituent une autre source d’inquiétude croissante. Les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète et les affections respiratoires touchent une population de plus en plus jeune, impactant directement la productivité au travail. Selon ISOS, seulement 4% des travailleurs dans le monde se considèrent comme « épanouis ». Afin de mieux les accompagner, la société préconise de renforcer leurs programmes de santé au travail avec une approche coordonnée et harmonisée, en particulier pour les entreprises opérant à l’international. « La coordination des soins et l’harmonisation des services de santé au travail sont devenues des enjeux majeurs », est-il précisé.
Les femmes, moins soutenues que les hommes
Enfin, International SOS insiste sur la nécessité de comprendre les besoins en santé et bien-être des femmes, qui représentent 42% de la main-d’oeuvre mondiale et qui se sentent « souvent moins soutenues dans leur organisation que les hommes ». Ce manque de soutien serait particulièrement marqué à des moments clés de leur carrière, notamment lors de leur entrée sur le marché du travail, en milieu de carrière pour arriver à concilier responsabilités professionnelles et vie familiale, et en période de pré-retraite, durant laquelle la discrimination liée à l’âge et la gestion des symptômes de la ménopause peuvent affecter leur productivité et leur santé mentale. Maria Gomez Mojica, Consultante en Santé Mentale et Bien-être, souligne que « l’approche universelle en matière de santé et de bien-être est dépassée et inefficace ». Les organisations sont appelées à développer des politiques de santé au travail tenant compte des besoins spécifiques des femmes à chaque étape de leur carrière.