Catherine Logan, vice-présidente de la GBTA pour les régions EMEA et APAC, a présenté les dernières tendances du marché lors de la Masterclass GBTA France organisée ce 3 juillet.
La Global Business Travel Association (GBTA) a dévoilé ses prévisions pour l'année 2025 lors de son événement parisien, offrant un panorama détaillé de l'évolution du secteur, entre optimisme mesuré et défis géopolitiques. L'industrie navigue en effet dans un environnement complexe où la croissance reste néanmoins au rendez-vous. Les données présentées par Catherine Logan, issues du Business Travel Index (BTI) de l'organisation, révèlent des tendances contrastées selon les régions, avec des implications particulières pour le marché français.
Un secteur en croissance malgré les défis géopolitiques
Selon Catherine Logan, « les perspectives générales pour les voyages d'affaires en 2025 sont solides, mais les changements et les événements externes continueront de façonner (l’) industrie ». La responsable anticipe que « les voyages d'affaires deviendront plus productifs, plus personnalisés, plus responsables et plus intelligents dans les années à venir ».
L'indice GBTA Business Travel Index (BTI), qui analyse les prévisions sur cinq ans en se concentrant sur les dépenses de voyages d'affaires sortants par pays, révèle des données encourageantes. Les statistiques présentées, publiées en juillet 2024, montrent que « les cinq prochaines années seront solides pour les dépenses mondiales de voyages d'affaires ».
Les prévisions GBTA pour 2024 anticipaient que « les dépenses mondiales de voyages d'affaires atteindraient un record de 1,48 trillion (1.480 milliards, ndr) de dollars américains, dépassant ainsi les niveaux pré-COVID ». Pour 2025, l'organisation s'attend à ce que « les dépenses mondiales de voyages d'affaires augmentent d'un peu plus de 10% pour atteindre 1,6 trillion de dollars ».
Si ces prévisions se confirment, Catherine Logan indique que « la croissance se modérera progressivement et se stabilisera, résultant en un taux de croissance annuel composé d'environ 7% entre 2025 et 2028 ».
Les récentes actions gouvernementales américaines représentent « un autre moment charnière pour notre industrie ». Les enquêtes menées en avril montrent un changement d'humeur notable : alors qu'à la fin 2024, « 23% se disaient optimistes et seulement 6% pessimistes », ces chiffres ont évolué vers « 31% d'optimistes et 26% de pessimistes ».
La France face à la concurrence internationale
Au niveau régional, « l'Asie-Pacifique mène avec la plus grande part des dépenses mondiales de voyages d'affaires », suivie par l'Amérique du Nord et l'Europe. Sur le plan national, 15 marchés représentent 84% des dépenses mondiales, soit 1.250 milliards de dollars.
La France occupe actuellement la sixième position mondiale, mais cette position pourrait évoluer. « Nous anticipons que la Corée du Sud dépassera la France pour prendre la sixième place des marchés mondiaux de voyages d'affaires en 2025, reléguant la France à la septième place », précise Catherine Logan. Toutefois, la France « restera le troisième plus grand marché d'Europe occidentale ».
Pour la France spécifiquement, après avoir « dépassé les niveaux de dépenses pré-pandémie en 2024 », les prévisions tablent sur une croissance de 7% en 2025, portant les dépenses à « 448,9 milliards de dollars, soit l'équivalent de 41,7 milliards d'euros ».
Cette croissance, bien que solide, « reste en retrait par rapport à la tendance européenne globale » qui affiche une croissance attendue de 9,3% en 2024 et 9,1% en 2025. Les pays qui devancent la France sont « le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Suède », tandis que la France dépasse « la Suisse, les Pays-Bas et l'Espagne ».
Des voyageurs français plus sélectifs et satisfaits
L'enquête menée auprès des voyageurs d'affaires français révèle des tendances intéressantes. « 52% ont effectué un à deux voyages d'affaires au cours de l'année écoulée et seulement 13% en ont effectué 6 à 11 », ce qui pourrait indiquer « des voyages plus ciblés ».
Les voyageurs français passent en moyenne « 3,5 nuits par voyage », un chiffre en baisse par rapport à l'année précédente mais toujours supérieur à la moyenne mondiale. Les principales raisons de voyage sont « les formations et les conventions et conférences ».
Un point particulièrement positif : « 80% des répondants ont déclaré que leur dernier voyage d'affaires en valait la peine », démontrant la valeur des déplacements professionnels.
Du côté des fournisseurs, « plus d'un tiers anticipent une baisse des revenus », tandis que « un quart ne s'attend pas à un impact sur les revenus, et 7% pensent même qu'ils augmenteront ».