Condensé de ce qui s’est dit sur le business travel au Congrès Selectour qui s’est tenu la semaine passée à Doha.
Henri Hourcade (Air France-KLM) assure que “l’essentiel des fonctionnalités nécessaires au business travel sera mis en place fin décembre” via la NDC de la compagnie. Il ajoute qu’ “aujourd’hui on ne se pose plus la question d’y aller ou pas car tout le monde voit qu'il y a beaucoup d’innovation, des tarifs plus intéressants qui ne marchent qu’en NDC”.
Alors pourquoi cette demi-mesure qui fait que la surcharge “GDS” initialement prévue à 24€ par segment au 1er janvier 2025, a été ramenée à un montant symbolique de 3€ pour les déplacements professionnels ? Il répond : “Aujourd’hui, il y a des TMC qui sont à 30-40% de taux de pénétration de la NDC, des entreprises du CAC40 qui sont à 40% sur Air France… Mais au global, le taux de pénétration n’est que de 10% dans le corpo. Donc on le prend en compte pour que l'écosystème ait 6 mois de plus de transition (la surcharge de 24€ est désormais prévue au 1er juillet 2025, ndr)”. Ces 6 mois seront-ils suffisants et, par conséquent, ce délai sera-t-il tenu ? “Je vois que les choses évoluent très vite donc oui, je pense que ce sera suffisant.”
Après “un bon travail” effectué avec Air France-KLM, Frédéric Saunier (Amadeus) confirme que les fonctionnalités essentielles seront disponibles sur la NDC d’AF-KLM dans quelques semaines… “Mais, ajoute-t-il, il reste encore du travail sur productivité pour les TMC”.
Concernant cette perte de productivité due à la NDC, Laurent Abitbol (Marietton) : “Nous devons faire un billet en 20 secondes, et nous sommes encore sur 1 minute 30”.
Frédéric Saunier (Amadeus) : “Avec NDCX, Amadeus devient un agrégateur de NDC, tout en restant un GDS avec une partie EDIFACT qui demeure importante et qui va perdurer. Et notre ambition est de devenir l’agrégateur n°1 au monde.”
A propos du changement de modèle qu’implique le passage d’EDIFACT (et les incentives versées par les GDS aux agences à la NDC, Florent Jutiny (Ailleurs Business) : “Notre modèle économique était stable, il faut se réinventer (...) La solution c’est le client : un surcoût de quelques euros par billet en échange de la possibilité de trouver des tarifs plus intéressants. Pour moi ce n’est pas sain que les (TMC, ndr) majors n’assument pas de répercuter ce coût sur les clients. Si on veut préserver notre marché, il faut expliquer au client la valeur ajoutée de la ndc et de l’agence. Surtout que parfois, il y a de l’hypocrisie : on prétend ne pas répercuter le prix de la NDC mais, en même temps, on augmente ses grilles tarifaires.”
Henri Hourcade (Air France) : “Notre objectif est d’utiliser 10% de SAF en 2030, ce qui va au-delà du mandat européen (A ce titre) nous avons une proposition de contributions volontaires pour les entreprises, avec une volonté de faire bouger les lignes (...) On s’est aussi associé aux projets de Engie (en la matière). Les nouvelles obligations CSRD en termes de reportings extra-financiers, et des mesures qui vont dans le bons sens telles que le crédit d’impôt, j’ai bon espoir que cet objectif de 2030 soit atteint.”
A propos du soutien au développement d’une filière de production de SAF, “nous devons nous inspirer des Etats-Unis. La tonne de kérosène coûte environ 1.000€; la tonne de SAF coûte 3.500-4.000€. Mais aux Etats-Unis, elle ne coûte que 2000€”.