En 2025, la gestion des risques devra composer avec le désordre mondial

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International SOS a présenté sa perspective des risques en 2025 lors d’un webinaire organisé mercredi 11 décembre. Selon le spécialiste de la gestion des risques, les entreprises pérennes seront celles qui anticiperont la fragmentation du Monde. 

Lors d’un webinaire organisé par International SOS, Beatrix Renaut, responsable sécurité, est revenue sur les changements effectués sur la carte des risques en 2024 au niveau mondial. Cette carte interactive qui prend en compte les critères de sécurité, de santé physique et mentale et le changement climatique, a évalué à la hausse la région du Moyen-Orient, considérant le Liban ou bien encore Israël en « risque sécuritaire élevé ». Sur le continent africain, le Soudan est passé en « extrême », avec un conflit en cours qui a vocation à durer dans le temps. En Asie, le Myanmar (ex-Birmanie) est également passé en risque « extrême » et la Nouvelle-Calédonie en « modéré ».

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Pour les risques médicaux, le Docteur Philippe Guibert précise que le seul pays à être passé en risque « très élevé » cette année est le Soudan, à cause des nombreux hôpitaux non fonctionnels. La Lybie, l’Algérie ou bien encore la Côte d’Ivoire, ont eux, connu une rétrocession avec un risque considéré comme « medium ». International SOS précise que pour la seconde année consécutive, cette carte prend en compte le risque dû au changement climatique, incluant la situation en cours et les prévisions pour le futur. 

Crédit : International SOS

Le Monde fragmenté selon International SOS

A travers son rapport 2025, International SOS met en garde les entreprises sur la fragmentation du Monde. Pour Beatrix Renaut, les principaux enseignements sont : 65% des répondants jugent que les risques se sont accrus en 2024 et la cybersécurité arrive en tête des risques perçus pour 2025 (78%), devant le stress et burnout (78%) et l’impact de l’inflation (75%). Concernant la santé, le Docteur Philippe Guibert déclare que les entreprises doivent continuer à se préparer à une nouvelle pandémie afin de limiter l’impact qu’elle pourrait avoir sur leurs collaborateurs et leur bon fonctionnement.

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Les deux experts s’accordent sur un point, celui de l’interconnexion entre tous ces risques. « La corrélation est évidente et, par exemple, il ne faut pas négliger les risques liés au bien-être pouvant fortement impacter la santé mentale d’un collaborateur », ajoute Philippe Guibert. Selon lui, le développement de l’intelligence artificielle est considéré comme un nouveau risque perçu par les entreprises et pour lequel la gestion n’est pas totalement mûre : « Nous allons pouvoir observer en 2025 comment les entreprise vont progressivement anticiper le risque en lien avec l’IA et préparer des plans de gestion ». 

Crédit : International SOS

Un sentiment d’anarchie et de désordre mondial

International SOS rappelle une nouvelle fois qu’en 2025, le Monde fragmenté fera régner un « désordre mondial », avec un paysage géopolitique qui se fragmente et qui continuera de l’être en 2025. « Il y a un sentiment d’anarchie entre les pays, mais également à l’intérieur des territoires. La conséquence de cette situation est le repli sur soi avec des politiques d’immigration durcies, comme aux Etats-Unis où l’on observe un retour du populisme et du protectionnisme. Le retour du Président Donald Trump fait également craindre un ‘mur commercial' », déclare la responsable sécurité d’International SOS. 

L’an prochain, l’évolution de la situation au Moyen-Orient demandera une surveillance accrue, tout comme le conflit russo-ukrainien, celui au Myanmar et les conflits régionaux. « Les entreprises doivent également être attentives à la polarisation politique en France, en Allemagne ou aux Etats-Unis », ajoute Beatrix Renaut. Les pays se fracturent en interne et la tendance va se poursuivre en 2025 avec des problématiques qui s’annoncent durables. Pour le Docteur Philippe Guibert, le risque de confusion lié à la désinformation ou à la mésinformation continue de croître et doit être pris en compte. A cause de cela, l’analyse des risques devra rester sous la supervision des humains et pas uniquement des outils digitaux ou informatiques. Il conclut : « Les entreprises pérennes seront celles qui seront capables d’anticiper le monde fragmenté plutôt que de le subir ». 

Crédit : International SOS

 

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