L’ancien Premier ministre était présent aux Travel d’Or, organisés par Eventiz (maison mère de DeplacementsPros). Nous en avons profité pour lui poser trois questions.
Que pensez-vous de cet allègement des reportings extra-financiers (CSRD, CS3D) qui a été voté au Parlement européen le 1er avril dernier ?
Gabriel Attal : On voit qu'on bascule aujourd'hui dans un nouveau monde, une nouvelle donne internationale, avec les décisions extrêmement agressives qui ont été prises par les États-Unis, avec la Chine qui investit massivement dans son économie. Et évidemment, face à ça, l'Europe doit s'adapter et ça passe donc par la simplification d'un certain nombre de normes qui pèsent sur nos entreprises. Donc j'ai confiance dans le travail qui est mené actuellement par la Commission européenne qui travaille avec le Parlement européen pour simplifier ces normes.
Mais cette simplification a été conçue avant même l’élection de Trump. N’est-ce pas un effet d’aubaine ?
Non, parce que, encore une fois, je donnais aussi l'exemple de la Chine, d'un certain nombre de puissances qui investissent massivement dans leur économie et qui font tout pour attirer des capitaux, des investissements. Et face à ça, si l'Europe veut rester, ou devenir dans certains secteurs, une grande puissance, évidemment, qu'on doit simplifier un certain nombre de normes sans renier évidemment un certain nombre d'objectifs qui sont essentiels, notamment la durabilité de notre économie, la transition énergétique et il y a un chemin qui existe entre la simplification et le soutien à la planète.
Vous parliez des barrières douanières élevées par Donald Trump, jeudi dernier. Qu'est-ce que vous craignez, qu'est-ce que vous espérez par rapport à ça ?
Évidemment, je déplore ce choix du président américain d'un protectionnisme absolu dont - je le rappelle - les premières victimes seront probablement les Américains eux-mêmes et l'économie américaine. Évidemment, face à ça, l'Europe doit riposter. Elle doit le faire de la bonne manière sur le bon terrain pour ne pas ajouter des difficultés aux difficultés et je crois que c'est ce qui est en train d'être travaillé par la Commission et qui sera annoncé dans les prochains jours. Evidemment, je soutiendrai ça. Maintenant, indépendamment de ces questions-là, il y a un enjeu pour nous, en France, à continuer à investir financièrement pour soutenir notre économie. Évidemment, il faut regarder ce qui se passe dans le monde, être capable de riposter et il ne faut surtout pas que ça détourne notre regard de la priorité majeure qui est celle de soutenir, en France, l'économie.