Les nombreuses journées de mobilisation contre la réforme des retraites entraînent des annulations en cascade dont souffrent les TMC. L'exemple de Globéo.
Qui dit "grève" dit "galère" pour les voyageurs. Mais pour les agences de voyages, c'est encore une autre paire de manches. Grégory Mavoïan, CEO de Globéo Travel, le confirme : "C'est une période très compliquée pour nous". Président du réseau Manor, il bénéficie d'une vraie légitimité quand il ajoute : "Et c'est pareil pour tous nos confrères."
Au mois de mars, la TMC enregistre un taux d'annulation exceptionnellement élevé : de 43%, toutes prestations confondues. En cause, avant tout, les perturbations du ferroviaire. Deux cas de figure : soit le train (ou l'avion, dans une moindre mesure) du voyageur est annulé, soit le voyageur anticipe l'annulation et veut se préserver des gares par temps de mobilisation. Et, bien sûr, l'annulation d'un transport entraîne à sa suite son lot d'annulations supplémentaires - hôtel et location de véhicule, notamment.
"C'est à la limite pire que le Covid. Car durant la pandémie, dans la plupart des cas, on n'avait à gérer que des annulations. Là, en plus, on doit rebooker et ça se fait offline." Et les chiffres parlent d'eux-mêmes : les habituels 65% d'opérations online de la TMC sont tombées à 42%. Autrement dit : +20% d'opérations non automatisées.
Mais d'autres problèmes se posent, notamment en termes de remboursement. Les hôtels, en premier lieu. Les délais d'annulation se faisant très peu de temps en amont, leur remboursement sort, dans de nombreux cas, de la politique d'annulation des établissements engendrant des litiges chronophages et aux résultats incertains.
Le transport en grève rembourse en avoirs, lui, bien sûr. Enfin, presque : concernant le TER, les Régions ne remboursent pas les agences, seulement les voyageurs, nommément. C'aurait été trop simple...
