Lors du Corporate Lodging Forum, organisé par HRS, plusieurs acteurs du secteur ont témoigné de l’état du marché et de leurs attentes concernant l’intelligence artificielle.
Pour 2025, les priorités pour les acheteurs dans le marché du voyage d’affaires restent les mêmes qu’en 2024 : la sécurité, s’assurer d’avoir le meilleur travel process pour les voyageurs et la maîtrise des coût. Mathilde Laguerre, Head of Procurement Indirect Non Cogs chez Danone, en ajoute une quatrième, la responsabilité environnementale. Si certains déplacements professionnels ont été remplacés au profit de rendez-vous par visioconférence, ils font partie intégrante de la vie d’une entreprise. Selon une récente étude d’AMEX, le voyage d’affaires est un élément clé du développement commercial mais ce dernier a évolué. « La RSE pèse désormais dans les décisions d’un voyage professionnel et la maîtrise du budget est extrêmement importante, tout comme l’automatisation des process », explique Arnaud Bernet, Director of Corporate Sales chez American Express.
2024, une année contrastée pour les hôteliers
Après une année 2024 très contrastée selon les régions, Elisabeth Sirou, Directrice des Ventes Edistribution & Corporate chez The Originals, a observé que le segment corporate s’est mieux porté que les années précédentes. « Il y a eu un gel des déplacements professionnels vers juin, juste avant la période des JO, puis un report a eu lieu en septembre, même s’il s’avère moins fort qu’espéré », déclare-t-elle. La tendance est à la réservation de dernière minute, créant une ambiance « assez anxiogène pour les hôteliers car il nous est difficile d’avoir des perspectives ».
Comme le rappelle Pascal Jungfer, CEO d’Areka Consulting, le contexte géopolitique et inflationniste impacte directement le marché du BT. Les acheteurs priorisent davantage le sourcing de leur programme hôtelier et, dans les entreprises, on revoit la taille des équipes pour gérer les déplacements professionnels. La récolte et l’exploitation de la data devient également un enjeu à court et moyen terme, notamment lorsqu’on envisage de piloter des outils à base d’IA.
L’IA fait sa révolution
Selon Elisabeth Sirou, l’IA peut améliorer le quotidien de l’hôtelier en permettant d’automatiser certaines tâches afin de se concentrer sur son coeur de métier mais pas que... « Dans les outils de revenue management ont voit que cela peut considérablement aider à élaborer une stratégie tarifaire adaptée et donc, à rester compétitif », ajoute-t-elle. Mais encore faut-il savoir récolter et exploiter les données. « Chez Danone, nous travaillons avec 14 TMC différentes, donc l’accès aux données est un vrai sujet. Il y a un très gros travail d’harmonisation et de simplification à faire de ce côté-là », concède Mathilde Laguerre.
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Au vu de la quantité de data à traiter lorsque l’on parle de BT, et plus particulièrement de programme hôtelier, le terrain de jeux pour exploiter l’IA est « merveilleux », comme le qualifie Pascal Jungfer. Le CEO d’Areka rappelle également que l’IA va jouer un rôle clé à l’arrivée de NDC et en être le moteur pour monter en puissance. Sur ce point là : « On y est pas encore ». L’IA est donc un véritable sujet et s’entourer des meilleures fournisseurs participera à l’amélioration des process internes, des PVE et viendra renforcer la compétitivité des entreprises.