#IFTM : et si l’industrie prenait le temps de discuter ?

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Lors d’une conférence de l’AFTM animée par Marie Allantaz dans le Club Affaires de l’IFTM 2024, TMC et fournisseurs ont appelé l’industrie des voyages d’affaires à plus de collaboration pour anticiper les évolutions du marché et des usages. 

Les tendances du marché du Business travel influencent-t-elle les usages de l’entreprise ou celle-ci est-elle à l’origine des évolutions du secteur ? La dynamique d’influence est  « complexe et bidirectionnelle », entonnent du même voix les TMC réunies au Club Affaires de l’AFTM, lors d’une table-ronde animée par Marie Allantaz sur l’IFTM 2024. Elle dépend  « autant des évolutions de la politique voyages des entreprises que des développements de fournisseurs », pour Cédric Lefort, de BCD Travel.

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« Le client drive les adaptations mais parfois l’écosystème de partenaires limite les évolutions », renchérit Florent Jutigny d’Ailleurs Business. D’où la nécessité de « trouver le bon tempo avec les clients pour pouvoir répondre aux attentes dans les délais », complète Christophe Hamonic, de FCM. Pierre angulaire du segment, l’agence n’est-elle pas chargé de piloter l’innovation et d’adopter une politique de changement ? « L’adaptation vers l’innovation est difficile mais les TMC doivent se rendre compte qu’elles ne peuvent pas arrêter le train », souligne Moncef Khanfir, de WonderMiles.

Innover ou mourrir

Pour les fournisseurs, l’innovation est une obligation. Elle s’avère indispensable pour s’adapter aux évolutions sectorielles et aux tendances d’usages. En témoignent l’impact du télétravail sur la concentration des déplacements professionnels sur des temps plus courts, du lundi au mercredi notamment, ou la volonté, politique, de développer le marché de l’électrique. Bien qu’apprécié par les voyageurs d’affaires, le développement des flottes vertes soulève des défis en matière d’infrastructure.

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« Notamment dans les lieux de concessions comme les gares et les aéroports », souligne Michel KISFALUDI d’Europcar. Les changements de réglementation et le contexte géopolitique sont également un moteur d’évolution dans le secteur. « Parfois le client, n’est même pas au courant qu’il n’est pas en conformité », rappelle Rimma Anelok Berlaimont, de CBIT, évoquant les changements en matière de visas, même au sein de l’Europe. 

Voyage d’affaires : l’affaire de tous ?

Finalement, la problématique n’est pas tant de savoir ce qui motive l’évolution du Voyage d’Affaires, mais comment le client et ses partenaires s’y adaptent. La nécessité de mettre autour de la table toutes les parties prenantes s’avère cruciale à l’heure où l’orientation des déplacements professionnels n’est plus seulement donnée par le Travel manager.

Depuis quelques années, la voix du DAF, du DRH, mais aussi du collaborateur pèse dans les processus. Une multiplication des interlocuteurs qui ajoute une complexité à la prise de décision dans un secteur déjà ramifié. Et d’autant plus sur les marchés publics, où l’absence de contact direct ne permet pas de définir des enjeux et des objectifs communs. 

Le BT sur les bancs de l’université

Pour la TMC, devenue au fil du temps une « entreprise de services digitaux », l’interconnexion et le partage de données sont indispensables. « Personne ne peut tout développer », résume Cédric Lefort. Et si la création d’une « université du voyage d’affaires » réunissant l’ensemble des opérateurs permettait de donner un cap à l’industrie ? Une suggestion de Christophe Hamonic qui fait sourire mais surtout réfléchir.

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En témoigne la situation autour de NDC, où chacun y va de ses développements personnels. « Si on s’était parlé de NDC il y a 10 ans, on en serait pas là », déplore Cédric Lefort. « NDC n’est que le premier étage d’une fusée à 5 niveaux », prévient Moncef Khanfir. Les dispositifs « One order, le paiement, l’embarquement biométrique et l’identité digitale suivront entre 2026 et 2030 ». Le besoin de collaboration et d’anticipation est aussi primordial pour préparer l’industrie à l’explosion de l’intelligence artificielle. 

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