Plus d’un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, International SOS a organisé un webinar pour faire le point sur la situation. Etat du système médical sur place, zones rouges, contre-offensive…Les entreprises et les voyageurs sont invités reporter leurs déplacements et à évacuer le pays.
Si l’élan politique d’aide à la reconstruction en Ukraine est fortement suivi en Europe et qu’un plan de résilience économique et sociale a été adopté fin 2022, le chemin est encore long. La France y était le premier employeur étranger du pays et de nombreuses entreprises ont continué leurs activités sur place mais sans employé expatrié, explique Beatrix Renaut, responsable sûreté chez International SOS. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles s’interrogent sur une reprise d’activité et dans quelles conditions.
Un risque sécuritaire extrême
Selon International SOS, d’un point de vue sécuritaire, le risque reste extrême sur la totalité du territoire, à l’exception des provinces de Chernivtsi, Ivano-Frankivsk, Lviv, Ternopil et Zakarpattia, où le risque est « élevé ». Il est conseillé de reporter tout déplacement et d’évacuer le pays. « Ce niveau de risque n’est pas susceptible d’évoluer dans les prochains mois », ajoute Breatrix Renaut. Et pour cause, la contre-offensive ukrainienne ayant débuté en juin et dont les principales zones de combats sont situées à l’Est et au Sud du pays, va se poursuivre et s’intensifier. La deuxième menace concerne la poursuite des frappes aériennes russes sur les villes ukrainiennes, dont des bâtiments civils. Enfin, dernier point, la complexité de l’environnement opérationnel, notamment due aux frappes qui engendrent régulièrement des coupures d’eau ou d’électricité. « Cette année encore, il faudra s’y préparer et l’hiver sera rude », commente Breatrix Renaut. Elle précise également que suite à la fin de l’accord céréalier depuis le 17 juillet 2023, la ville d’Odessa fait l’objet de nouvelles frappes aériennes.
Un système de santé fonctionnel mais des hôpitaux saturés
Concernant la situation médicale, le docteur Olivier Barles, directeur médical régional chez International SOS, assure que malgré le fait d’avoir hérité du système soviétique, le système de santé en Ukraine connait une mutation rapide. Le pays bénéficie également d’une importante aide médicale internationale. « Ce conflit a accéléré sa mutation avec la mise en place de process internationaux. En revanche, le système public, notamment les hôpitaux sont saturés. Il est donc conseillé de faire appel à un médecin en ville pour les soins classiques et de se rendre à l’hôpital uniquement pour des urgences », explique-t-il. Si le risque d’attaque nucléaire n’est pas d’actualité selon les spécialistes, il faut « le garder en tête ».
Pour les voyageurs étant toutefois obligés de se rendre en Ukraine, il est recommandé de planifier minutieusement les considérations logistiques, notamment sur la partie logement afin de s’assurer d’avoir accès à un abri en cas d’attaque ; coordonner sa mission avec ses contacts locaux et définir un protocole strict à suivre en cas d’urgence