Jean-Pierre Lorente : « Président des EdV, je donnerai plus la parole aux TMC »

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(© Eric Viou, fondateur et rédacteur en chef Stemp Magazine)

A quelques heures de l'ouverture du Congrès des Entreprises du Voyage, Jean-Pierre Lorente officialise sa candidature à la présidence de l'association professionnelle. En cas de victoire au mois de septembre, il deviendrait le premier président "business travel" des EdV.

Jean-Pierre Lorente vient d'officialiser sa candidature à la présidence des Entreprises du Voyage (EdV) à l'occasion d'une interview accordée à nos confrères de L'Echo touristique. C'est à quelques heures de l'ouverture du congrès annuel de l'association professionnelle, qui se tient à partir de ce vendredi 2 juin à l'Île Maurice, qu'intervient cette annonce. 

Mais elle est le fruit d'une réflexion "mûrie" dont il nous avait fait part il y a quelque deux mois. A cette occasion nous avions publié un article retraçant le parcours professionnel de Jean-Pierre Lorente et listant ce qui nous semblait constituer des atouts pour l'impétrant.

> Lire aussi : Et si le futur président des EdV venait du business travel

Même si l'actuel président, Jean-Pierre Mas, qui passera la main au mois de septembre prochain, a eu, au cours de sa carrière professionnelle, une activité "voyages corpo", sa famille, sa culture sont indéniablement "loisirs". Il en va tout autrement pour Jean-Pierre Lorente, ancien dirigeant de Bleu Voyages, comme il nous le confirme dans l'entretien qu'il nous a accordé...

Votre élection constituerait une première : un professionnel du voyage d'affaires à la tête des EdV...

Jean-Pierre Lorente : Oui, bien sûr, considérant le parcours professionnel qui est le mien, j'ai indéniablement une casquette "TMC". J'ai la culture "business travel" (BT), mais pas seulement : je connais aussi tous les acteurs qui font le BT. Ces acteurs sont nombreux et la chaîne de valeurs est complexe. Et au milieu de cet écosystème foisonnant, il y a la TMC dont le rôle est forcément central, ne serait-ce que parce qu'elle reste l'interlocuteur privilégié des entreprises clientes.

La TMC, acteur central mais pourtant remis en cause par l'émergence de nouveaux modèles... 

C'est vrai et c'est a raison pour laquelle, en termes de BT, ma présidence sera dirigée vers la mise en exergue de la valeur de la TMC, qui grandit ou devrait grandir à mesure que le marché se complexifie, que les attentes des entreprises se font plus exigeantes. Pour cela, j'ai des idées mais je n'ai pas toutes les réponses et à ce titre, ma porte sera toujours ouverte pour parler de ce sujet essentiel et ouvrir le champ des possibles. Une chose est sûre : je donnerai plus la parole aux TMC.

Concrètement, quels seraient vos premiers chantiers à ce sujet ?

D'abord, relever le défi de l'open booking. Et c'est en lien direct avec ce que je viens de dire puisque c'est en démontrant la valeur ajoutée de l'agence - notamment en termes de reporting RSE - qu'on combattra avec le plus d'efficacité cette tendance. En outre, je poursuivrai les travaux engagés par Jean-Pierre (Mas, ndr) et les commissions mais je leur donnerai plus de visibilité et j'approfondirai les sujets proprement "BT" : l'enjeu "carte logée", par exemple. Enfin, je me battrai pour qu'en termes de travel, au sein des entreprises, le centre de décision soit le travel manager, au détriment des DSI et des services financiers. Pour valoriser le travel manager, le faire gagner en légitimité, c'est à nous de lui délivrer de l'information et des outils.

Votre profil "business" ne risque-t-il pas de vous porter préjudice auprès des acteurs du loisir ?

Je ne le pense pas. Et ce ne serait pas justifié. Mon activité loisir a occupé une bonne partie de ma carrière et je connais parfaitement les problématiques liées à ce secteur. D'autre part, nombreux sont les combats communs entre "BT" et "loisir". Mais je ne vais pas cacher mon pedigree non plus : il ne faut pas oublier que le plus gros pourvoyeur de revenu des agences, c'est bel et bien le voyage d'affaires.