La compagnie aérienne néerlandaise expérimente un supplément de 100% pour les carburants d'aviation alternatifs sur les routes Amsterdam-Londres et Amsterdam-Hambourg, dans le cadre d'une étude de marché sur l'acceptabilité tarifaire des passagers.
KLM lance un essai pilote sur deux de ses liaisons courtes européennes en introduisant une surtaxe significativement plus élevée pour financer l'utilisation de carburants d'aviation alternatifs (SAF). Cette initiative vise à évaluer la disposition des voyageurs à payer davantage pour des vols plus respectueux de l'environnement.
Une augmentation substantielle des frais SAF
Actuellement, la compagnie néerlandaise applique déjà une surtaxe SAF (carburant d'aviation durable) représentant en moyenne 2% du prix du billet sur l'ensemble de ses réservations. Sur les liaisons Amsterdam Schiphol-Londres City et Amsterdam-Hambourg, cette surtaxe s'élève actuellement à 3 euros par trajet simple.
Dans le cadre de ce test, KLM introduit ce qu'elle appelle une "surtaxe SAF à 100%", qui se traduit par un supplément de 16,25 euros sur la liaison Amsterdam-Londres City et de 20 euros sur Amsterdam-Hambourg, toujours en classe économique et par trajet simple.
Modalités et objectifs de l'expérimentation
Cette hausse tarifaire s'appliquera aux réservations effectuées à partir de juin pour des vols opérés dès septembre sur ces deux routes. KLM précise que l'intégralité de ces surtaxes majorées sera "entièrement consacrée à l'achat de SAF".
L'objectif déclaré de cette expérimentation est de déterminer "si les passagers sont disposés à payer davantage pour le SAF lorsqu'il est déjà inclus dans le prix du billet". La compagnie indique également que ce test "soutient l'ambition de KLM de sensibiliser sa clientèle aux options existantes pour aider KLM à réduire ses émissions de CO2".
Un contexte réglementaire contraignant
Cette initiative s'inscrit dans un cadre réglementaire européen de plus en plus strict. KLM et sa compagnie sœur Air France ont commencé à ajouter des surtaxes SAF à leurs tarifs dès le début de 2022, avec des montants variables selon la durée du vol et la classe de voyage.
Les compagnies aériennes européennes devront s'assurer qu'au moins 2% de leur consommation totale de carburant provienne de sources durables dès 2025, conformément aux nouvelles règles de "mandat de mélange" de l'Union européenne, conçues pour accroître l'utilisation de carburants d'aviation alternatifs. Une réglementation similaire a également été introduite au Royaume-Uni cette année.
Cette expérimentation de KLM pourrait faire école dans le secteur aérien, où la transition énergétique représente un défi majeur tant sur le plan technique qu'économique. Les résultats de ce test pourraient influencer les stratégies tarifaires futures de l'industrie face aux impératifs environnementaux croissants.