Durabilité et bien-être des voyageurs ne sont plus des priorités pour les acheteurs

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Selon une étude BCD Travel, le bien-être des voyageurs et la durabilité des voyages pâtissent de contraintes budgétaires plus serrées. 

Ces 211 acheteurs de voyages internationaux (dont 42% basés dans la région EMEA) sondés dans une enquête BCD Travel en avril dernier, sont-ils représentatifs de leur corporation ? Si c’est le cas, on est en droit de s’interroger sur la sincérité de la communication des grands groupes quant à leur politique voyage. En effet, selon l’étude, la satisfaction des voyageurs et - en contradiction plus flagrante encore avec les messages volontiers adressés par les grandes entreprises - la durabilité des voyages ne sont pas (encore moins qu'avant) une priorité.

Si la satisfaction et le bien-être des voyageurs sont considérés comme "extrêmement ou très importants” dans le programme de voyage par 87% des acheteurs, ce critère n’arrive qu’en quatrième position. Ce sont le duty of care, les économies et le contrôle des coûts, puis la conformité aux politiques qui occupent le tiercé des priorités. La médaille en chocolat dont doit se contenter le wellbeing est d’autant plus regrettable qu’il s’agit d’un recul : de 2021 à 2023, il était sur le podium, selon la même étude.

Semblable dégringolade pour la durabilité des voyages, en plus spectaculaire encore : les voyages respectueux de l'environnement se classent au bas de l'échelle des priorités des programmes de voyage. Dans l'enquête, seuls 65% des acheteurs les considèrent "extrêmement ou très importants" (33% les jugeant “modérément importants”, le reste s’en souciant comme d’une guigne). Et encore ! Ces 65% d’acheteurs “concernés” peuvent sembler un peu trop flatteurs quand, dans le même temps, ils ne sont que 45% à déclarer inclure les voyages durables dans leur politique de voyage. 

Mais qu’on se rassure : ça ira mieux demain puisque près de deux tiers des personnes interrogées ont déclaré que le développement durable influencerait leurs politiques à l'avenir, le plaçant en tête - avant la sûreté et la sécurité, les avancées technologiques et la NDC - des tendances futures de l'enquête. Alors tout va bien…

Contrôle des coûts et autosatisfaction 

Le contexte général est donc, notamment, à un retour en force de la contrainte budgétaire (bien qu’elle n’ait évidemment jamais été considérée comme secondaire, loin s’en faut). Deux statistiques confirment la tendance : près de 60% des acheteurs interrogés ont déclaré que leur entreprise avait réduit son budget voyages au cours des dernières années, et 96% d’entre eux ont déclaré avoir mis en place des mesures de contrôle des coûts au cours de cette période. 

Ces contrôles visent le plus fréquemment à réduire les déplacements, notamment en encourageant les réunions en ligne (80% des personnes interrogées) et en faisant la chasse aux déplacements non essentiels (58%).

Qu'on se rassure : la plupart des acheteurs ont une impression largement positive de leur politique de voyage, 64% d'entre eux la jugeant "extrêmement ou très efficace", et 29% la qualifiant de "modérément efficace". Et ce, alors que la contrainte décrite par l’enquête semble faire peu de cas de deux défis majeurs : l’attraction et la fidélisation des talents d’une part, le respect de normes RSE de plus en plus nombreuses, précises, ambitieuses (et bientôt contraignantes - on peut raisonnablement le parier), d’autre part.

En revanche, ils sont moins confiants en ce qui concerne la communication de leur politique, puisque seuls 36 % d'entre eux estiment qu'ils sont "extrêmement ou très efficaces" quand il s’agit de faire comprendre ou adopter les mises à jour de leur politique. 

Résumons : les politiques voyages sont bonnes mais non ressenties comme telles par les voyageurs. Ce doit être la faute de ces derniers… Bingo ! Selon l'enquête, l'éducation des voyageurs est, à 63%, le principal défi lié aux politiques de voyage.