L’aérien français entre reprise contrastée, inflation modérée et concurrence accrue

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L’aérien français entre reprise contrastée, inflation modérée et concurrence accrue

Dans un rapport consacré à la France, BCD Travel dresse un bilan 2024 du marché aérien français.

Dans son zoom sur le “travel” en France, BCD Travel décrit un marché aérien hexagonal qui continue d’afficher une dynamique contrastée en 2024, après avoir traversé une période de fortes turbulences liées à la crise sanitaire. L’analyse des performances des principaux aéroports parisiens, des tendances tarifaires et de la concurrence entre compagnies aériennes permet de mieux comprendre cette évolution.

CDG et Orly, comme un miroir d’un phénomène mondial

Le secteur aérien mondial connaît une dynamique de reprise partielle, portée par le trafic international mais pénalisée par la faiblesse des vols intérieurs. En effet, si la capacité (en siège) des vols internationaux a augmenté de 7,6 % par rapport à 2019, celle des vols domestiques est toujours inférieure de 25 % aux niveaux pré-pandémiques. Globalement, la capacité en siège a été, en 2019, de 1,6% supérieure à la même année référence de 2019.

Et ce constat se vérifie en France si on considère les chiffres des deux aéroports parisiens…

Alors que CDG poursuit une reprise progressive, Orly a connu de fortes fluctuations, notamment une hausse de +15% en août, suivie d’une chute de -10% en janvier et -1% en octobre. En parallèle, CDG a enregistré une progression de 4% en octobre, malgré un trafic toujours inférieur de 6% à 2019.

Ces différences traduisent effectivement l’évolution différenciée des segments de marché : CDG bénéficie d’une forte reprise des vols internationaux, tandis qu’Orly reste soumis aux variations du marché domestique et ultramarin.

Entre janvier et octobre 2024, 87,6 millions de passagers ont transité par ces deux plateformes, marquant une progression de 3,7 % par rapport à 2023. Plus en détail : 

  • CDG, qui capte environ deux tiers de la demande, affiche une croissance plus régulière, avec +4,1 % sur les 10 premiers mois de 2024.
  • Orly, davantage tourné vers les vols domestiques et les liaisons vers l’outre-mer, enregistre une augmentation plus modérée de +2,8 %, avec des variations marquées selon les mois.

Tarifs : vers des hausses modérées

L’évolution des tarifs tend vers une modération, après des années de fortes fluctuations. Le rapport de BCD synthétise l’historique de l’évolution des prix de l’aérien en France, ces dernières années, mettant en évidence l’impact de la crise sanitaire et des tensions économiques ayant entraîné ces très fortes variations :

  • En 2019, les tarifs aériens avaient déjà chuté de -6 % en raison d’une forte concurrence.
  • En 2020, malgré un effondrement du trafic, la baisse des tarifs est restée limitée.
  • En 2021, la baisse s’est accentuée, atteignant -30 %, dans un contexte de reprise encore incertaine.
  • En 2022, les prix ont connu une remontée spectaculaire de +32 %, dépassant de +8 % les niveaux de 2019.
  • En 2023, la tendance haussière s’est poursuivie, entraînant une augmentation des coûts pour les voyageurs.

Prévisions pour 2025 et au-delà

Selon l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), la hausse des tarifs devrait ralentir progressivement pour atteindre une inflation annuelle de 4 % d’ici 2026. Ce phénomène s’explique par une stabilisation de la demande, une meilleure gestion des capacités aériennes et un environnement économique plus prévisible.

Air France-KLM, leader du marché, face à une concurrence accrue

Air France-KLM conserve une position dominante sur le marché parisien, assurant 50 % des départs des aéroports de Charles de Gaulle, Orly et Beauvais, grâce à sa filiale low-cost Transavia.

Cependant, la compagnie historique doit faire face à la montée en puissance des compagnies low-cost, qui captent des parts de marché significatives :

  • EasyJet, principal concurrent d’Air France-KLM, dessert 45 destinations en Europe et en Afrique depuis Paris.
  • Parts de marché d’EasyJet dans les aéroports régionaux :
    • Toulouse : 20 %
    • Bordeaux : 41 %
    • Marseille : 4 % (face à Ryanair qui détient 25 % du marché)
  • Ryanair, acteur majeur sur le marché low-cost, domine Marseille avec 25 % des départs, consolidant son influence sur certaines routes européennes.

Le marché français voit également la montée en puissance de Volotea, qui s’affirme comme un acteur clé du transport régional, désormais deuxième compagnie opérant depuis Nantes, et troisième opérateur à Bordeaux, où elle continue d’élargir son offre.

Ce renforcement de la concurrence entraîne une pression sur les prix et oblige Air France-KLM à ajuster sa stratégie, notamment via Transavia, qui joue un rôle clé dans la défense de ses parts de marché sur les vols domestiques.

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