Transport & Environment et Stand.earth publient pour la première fois un classement des grandes entreprises mondiales – dont de nombreuses françaises – basé sur leurs efforts pour baisser leurs émissions de CO2, dans le cadre des déplacements professionnels. Et l’ONG belge a plutôt la dent dure, ne considérant comme vertueuses que quelques rares d’entre elles, dont le Crédit Agricole.
D’après le classement réalisé par Transport & Environment (T&E) et Stand.earth, 193 des 230 grandes entreprises européennes et américaines observées n’agissent pas avec suffisamment de rapidité et d’ambition pour lutter contre les émissions dues aux déplacements professionnels. Ces entreprises ont été classées selon neuf indicateurs. Et les plus mal notées sont les géants de l’industrie (Volkswagen, Bosch, ExxonMobil) et de la tech (Google, Facebook, Microsoft), lequels figurent parmi la cinquantaine d’entreprises qui constitue le peloton de queue (note D).
Huit entreprises (3% du total) obtiennent un score A, la norme la plus élevée du classement en matière de voyages d’affaires, pour avoir pris un engagement de réduction absolue pour les voyages en avion, certaines d’entre elles visant un objectif de réduction de 50 % ou plus d’ici 2025. Seule française dans la liste : le Crédit Agricole. La société pharmaceutique danoise Novo Nordisk arrive en tête, avec son objectif de réduction de 50 % à cette même échéance de 2025 et la communication transparente des émissions liées aux voyages en avion depuis trois ans.
Quatre entreprises françaises optiennent la note B (“Bon mais peut mieux faire”), avec là encore des objectifs chiffrés ambitieux, Cap Gemini (− 50 %), Axa (− 18 %), BNP Paribas (− 25 %) et Dassault Systèmes (− 23 %). Un autre groupe est classé “peu intéressé” et obtient la note C : TotalEnergies, Sopra Steria, Sanofi, Renault, L’Oréal, EDF, Société générale, Saint-Gobain, LVMH, PSA (devenu Stellantis), Carrefour et Auchan. Des entreprises comme Renault et L’Oréal ont certes fixé des objectifs de réduction des émissions, commente T&E, “mais ne se sont pas engagées à réduire les émissions liées aux voyages d’affaires en avion avant une certaine date”.
Restent les mauvais élèves, avec une note D quafifiant leur démarche d’”inexistante”, soit Servier, Publicis, La Française des jeux et Engie. Publicis conteste ce classement, estimant mériter la note B au regard de la méthode de calcul retenue par l’ONG.
En 2019, le voyage d’affaires comptait pour 15 à 20% de l’activité aérienne, selon le rapport The Travel Industry Turned Upside Down publié par McKinsey & Company en septembre 2020.
Classement des entreprises internationales
. Note A : Novo Nordisk (Danemark, pharmacie)
. Note B : Pfizer (Etats-Unis, pharmacie), Black Rock (Etats-Unis, finance), Bayer (Allemagne, pharmacie), McKinsey (Etats-Unis, consulting).
. Note C : Daimler (Allemagne, automobile), Walmart (Etats-Unis, distribution), Siemens (Allemagne, industrie), PepsiCo (Etats-Unis, grande consommation), Netflix (Etats-Unis, divertissement), Nestlé (Suisse, grande consommation), BMW (Allemagne, automobile), General Motors (Etats-Unis, automobile), Apple (Etats-Unis, technologie), Amazon (Etats-Unis, technologie).
. Note D : Volkswagen (Allemagne, automobile), Shell (Royaume-Uni, énergie), Bosch (Allemagne, automobile et grande consommation), Microsoft (Etats-Unis, technologie), IBM (Etats-Unis, technologie), Google (Etats-Unis, technologie), Facebook (Etats-Unis, technologie), ExxonMobil (Etats-Unis, énergie), BP (Royaume-Uni, énergie), Red Bull (Autriche, grande consommation).