Moyen-Orient : International SOS recommande la prudence aux entreprises

0
289
Alors que la région du Moyen-Orient traverse une nouvelle phase de tensions, les entreprises internationales sont confrontées à des défis logistiques et sécuritaires majeurs. International SOS revient sur les impacts sur la mobilité, les bonnes pratiques à adopter et les perspectives d’évolution pour les prochains mois.
 
Depuis deux semaines, une escalade sans précédent oppose l’Iran et Israël, impactant l’ensemble du Moyen-Orient. Si une trêve fragile est en place depuis le 25 juin, les experts sécurité d’International SOS insistent sur l’instabilité de la situation, alimentée par des tensions non résolues autour du programme nucléaire iranien et des intérêts stratégiques dans la région. Cette trêve, bien que respectée jusqu’à présent, pourrait être rompue à tout moment, avec un risque permanent de reprise des hostilités. « Bien que les tensions régionales soient en phase de désescalade, que les corridors de transport rouvrent et qu’un cessez-le-feu soit en place, ce dernier reste très fragile et il est probable que les deux parties aient du mal à s’entendre sur une trêve durable. Cela est principalement dû à une profonde méfiance et à des tensions non résolues concernant les programmes nucléaires et balistiques de l’Iran » déclare Erica Weisbrod, Security Director Assistance. 

Transports et logistique : une reprise sous conditions

L’un des principaux impacts pour les entreprises concerne la mobilité. La fermeture soudaine de l’espace aérien israélien et de plusieurs pays limitrophes a paralysé les opérations de transport, compliquant les missions d’évacuations et les déplacements professionnels. Si la réouverture progressive des aéroports, notamment celui de Tel-Aviv (Ben Gourion), et de certaines frontières terrestres permet aujourd’hui une reprise partielle des flux, la situation reste précaire.
 
« On assiste actuellement à la réouverture progressive de l’espace aérien dans beaucoup de pays de la région, ce qui permet la reprise des opérations dans les principaux hubs internationaux. Mais au début des hostilités, on a vu une fermeture soudaine de l’espace aérien, parfois prolongée selon les attaques de roquettes, avec pour Israël une fermeture prolongée […] Lors d’escalades similaires, la fermeture de l’espace aérien, qu’elle soit intermittente ou prolongée, oblige à développer une planification opérationnelle prévoyant non seulement des options d’évacuation principales, mais également des solutions alternatives et de dernier recours. » », explique-t-elle. À l’échelle régionale, les restrictions persistent :
  • Israël : tous les déplacements restent déconseillés jusqu’à nouvel ordre, malgré la levée de l’état d’urgence et la réouverture des écoles et entreprises ; 
  • Iran : évacuation totale recommandée pour les voyageurs internationaux jusqu’au 15 juillet certaines zones aériennes restent fermées ; 
  • Irak, Liban, Syrie, Jordanie : déplacements possibles sous conditions, avec nécessité de plans de sécurité renforcés et de flexibilité sur les itinéraires ; 
  • Pays du Golfe : Les voyages à Bahreïn, Égypte, Koweït, Oman et dans les autres pays du Golfe peuvent se poursuivre, mais il est nécessaire de s’adapter à d’éventuelles fermetures de l’espace aérien à court terme.

> A lire aussi : Frappes israéliennes en Iran : le trafic aérien au Moyen-Orient à l’arrêt

Face à l’incertitude, International SOS recommande aux entreprises de :
  • Reporter tout déplacement non essentiel vers les zones à risque ; 
  • Mettre à jour et tester leurs plans de gestion de crise et d’évacuation, en y intégrant des solutions alternatives (transports terrestres, itinéraires secondaires, hébergement sécurisé…) ; 
  • Assurer un suivi précis du personnel grâce à des outils de localisation et de communication adaptés, y compris pour les travailleurs en déplacement ou en télétravail ;
  • Collaborer avec des prestataires agréés pour le transport et la sécurité, capables d’assurer des évacuations rapides et sûres ; 
  • Informer et former les équipes sur les procédures à suivre en cas de dégradation soudaine de la situation.

Perspectives : vigilance et adaptation permanente

Si la tendance actuelle est à la désescalade, la situation reste incertaine. Les analystes anticipent une possible recrudescence des tensions en cas de nouvel incident lié au programme nucléaire iranien ou à des attaques ciblant des intérêts israéliens ou américains.
 
« Nous sommes confiants et optimistes car plus le cessez-le-feu durera sans violation, plus il deviendra ‘robuste’, à mesure que la diplomatie avance. Cela dit, nous avons déjà vu des perturbations soudaines du transport aérien. Il ne faut donc pas tout miser sur l’avion et prévoir des options routières ou maritimes. Il faut aussi tenir compte des collaborateurs ayant des visas pour les pays voisins, afin de faciliter les évacuations par voie terrestre ou maritime. Par exemple, pour évacuer d’Irak, certains n’avaient pas de visa pour le Koweït et ont dû passer par la Turquie, ce qui a allongé le trajet », explique Gillan James McNay, Security Director, Assistance – Middle East, North, East and Southern Africa. Les entreprises doivent donc privilégier la flexibilité, la veille permanente et la capacité à activer rapidement leurs plans d’urgence. 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici