NDC : Manor menace Air France

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NDC : Manor menace Air France
Grégory Mavoian, président du réseau Manor.

La perspective des surcharges NDC Air France, au printemps prochain, met le feu aux agences. Le réseau Manor menace le transporteur d'ajouter de la surcharge à la surcharge. Ambiance.

Durant ce congrès Manor des 11 et 12 novembre derniers, le débat "NDC entraine-t-il un changement de modèle économique pour les agences ?" avait permis d'acter les différences de vues qui opposaient les acteurs de la distribution et Air Austral, d'un côté et Air France et Amadeus, de l'autre. 

A propos de la fin des "private channel", prévue pour le 31 mars 2023, soit de la surcharge que constituera la distribution via un autre canal que NDC des vols Air France, la distribution, sans surprise, est vent debout. Au surcoût induit par la surcharge ou à l'update technologique qu'implique l'accès à NDC, s'ajoute, selon les patrons d'agence, une
dégradation de la productivité des agences, une pression mise sur la réduction des
délais de paiement, une impossibilité de payer par carte bancaire au contraire des
particuliers et entreprises et l'absence de tarifs négociés proposés aux agences par le transporteur national.

Répercussions

La préconisation d'Air France : que ces coûts soient répercutés sur les clients. Inacceptable pour les distributeurs. Le récent président de Manor (et CEO de Globeo Travel) Grégory Mavoian avait alors prévenu "Soit nous trouvons ensemble un nouveau modèle profitable à tous, soit nous prendrons les mesures qui s’imposent." Aussitôt dit, aussitôt fait (ou presque). Un communiqué du réseau d'agences déclarent ce jour que si aucun accord n'est trouvé avec le transporteur, "le réseau Manor appliquerait par réciprocité à compter du 31 mars cette surcharge producteur, intégrée au prix du billet couvrant la perte de productivité, les services non rémunérés ou mal rémunérés à ce jour et l’interdiction de paiement par carte faite aux agences."

Les relations déjà crispée entre la compagnie pavillon et les agences ne risquent donc pas de se détendre...

> Lire aussi : Des TMC dans le viseur d'Air France

Au cas où la menace serait mise à exécution, on peut craindre un conflit sanglant et "perdant-perdant" : les agences réalisent 40% de leurs transactions aériennes sur des billets AF. Quant à la compagnie, 50% de son volume de ventes se fait via le canal "agence".

Reste une question : les 320 agences du réseau suivront-elles ce mouvement de réciprocité ? Car ce genre de stratégie ressemble à une défense en ligne qui joue le hors-jeu. Si quelques-uns trainent des pieds, c'est le but assuré...

Grégory Mavoian se rendra au congrès Selectour qui se tient à Athènes les 25 et 26 novembre prochains. Nul doute qu'il trouvera en Laurent Abitbol un fervent soutien.