SNCF : Où en sont les trains de fonction ?

0
963
SNCF : Où en sont les trains de fonction ?
Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités, au congrès des EDV.

Les "trains de fonction", Alain Krakovitch en a fait l'un des chevaux de bataille de son mandat de directeur de TGV-Intercités. Point d'étape avec l'intéressé.

L'idée avait été présentée au public en septembre 2022, à l'occasion de la remise des Grands prix de l'Ecomobilité. Le "train de fonction", selon l'expression d'Alain Krakovitch, intarissable sur ce sujet qui lui tient particulièrement à cœur, devait offrir une alternative aux voitures du même nom. "Où en est-on aujourd'hui ?", c'est la question que nous avons posée à l'initiateur de ce projet, en marge du congrès des Entreprises du Voyage, fin juin.

> Lire aussi : La SNCF veut lancer un train de fonction

De quoi s'agit-il ? Il y a aujourd'hui 2,8 millions de voitures de fonction en France. Un chiffre qu'Alain Krakovitch a qualifié, au moment de la mise sur orbite du train de fonction, de "monstrueux". Sur ces véhicules - ou du moins les plus vertueux d'entre eux (hybrides ou électriques), l'exonération fiscale peut atteindre 85%, tant pour l'entreprise que pour le salarié bénéficiant de cet avantage en nature. L'objectif est d'appliquer ce régime aux écomobilités, incluant, bien sûr, le train.

"Aujourd'hui, je connais des entreprises qui donnent à leurs cadres cette carte (il montre sa propre carte, type "carte de crédit") qui contient 8.000 € pour des déplacements propres - train, location de voiture hybrides... Et elles payent plein pot". Si la mesure "train de fonction" était adoptée, par le jeu des exonérations, cette valeur de 8.000 € en coûterait 1.200 à l'entreprise.

Optimisme

"On travaille sur ce sujet avec le MEDEF, des DRH... Et les entreprises trouvent l'idée enthousiasmantes". Si on reprend l'exemple de cette carte annuelle d'une valeur de 8.000 €, il faut la comparer à un véhicule de fonction "qui coûte 30.000 € et qu'on change tous les 4 ans". Et côté salariés, cette alternative durable serait attendue, notamment de la part des plus jeunes générations.

Pour toutes ces raisons, Alain Krakovitch est optimiste quant à l'aboutissement de son projet. Reste que c'est l'administration fiscale ou plus précisément le ministère qui en a la charge qu'il faut convaincre. "Il ne vous a pas échappé que ce n'est pas le meilleur moment". Nous étions à quelques jours du premier tour des élections législatives anticipées... Mais une fois la situation politique stabilisée, selon Alain Krakovitch, les choses devraient avancer pour une raison simple : "C'est une mesure de transition écologique efficace qui ne coûte rien ni à l'Etat (on ne fait que déplacer une exonération fiscale, ndr), ni aux entreprises, et qui profite aux salariés". A suivre.