The Treep va participer à la Convention des entreprises pour le climat

365

Un acteur du voyageur d'affaires va participer à la Convention des entreprises pour le climat : The Treep. Entretien avec Laurent La Rocca, son cofondateur.

A partir de juillet prochain et jusqu'en mars 2022, 150 dirigeants d'entreprise se réuniront à six reprises dans le cadre de la Convention des entreprises pour le climat (CEC). L'objectif : coconstruire les feuilles de route alignant leurs entreprises sur l'objectif donné aux Citoyens - sur initiative de l'Exécutif dans ce cas - en 2019 : au moins 40 % de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour l'économie française d'ici 2030.
 
 
Pour l'heure, 130 candidatures ont été examinées et 30 d'entre elles ont été retenues. La sélection se veut représentative du tissu économique français dans ses dimensions géographiques, sectorielles et de taille d'activité. Comme l'explique Eric Duverger, fondateur de la CEC : "Ces 30 entreprises produisent de la bière en Corse, de l'acier inoxydable en Savoie ou des fournitures automobiles à travers le monde. Elles gèrent des hôtels et restaurants, délivrent des conseils en stratégie, en data science ou en ingénierie. Elles ont été créées en 1855 dans un château ou en 2018 grâce aux réseaux sociaux..."
 
Parmi elles, un acteur du business travel : The Treep, dont la marque de fabrique est précisément de placer l'enjeu écologique au cœur des déplacements professionnels. Laurent La Rocca, son cofondateur, répond à nos questions...
 
Pourquoi avoir postulé à la CEC ?
 
Laurent de La Rocca : Pour reprendre les choses dans l'ordre, ce sont, en premier lieu, des membres de l'équipe d'Eric Duverger qui sont venus nous voir pour nous parler de la CEC. Nous avons été convaincus de la pertinence d'une telle démarche et nous avons donc postulé. C'était comme une évidence pour nous, l'écologie étant au cœur de notre manière d'envisager le déplacement; on retrouve cette dimension jusque dans notre identité même (Treep = "tree" + "trip", ndr). Notre solution, Mobility Planner, est un SBT qui intègre la notion de "CO2 économisé" en comparant l'empreinte carbone pour un trajet donné, selon les transports utilisés.
 
Qu'attendez-vous de ces six rendez-vous CEC ?
 
Qu'ils soient des moments d'échange puis de propositions. L'objectif affiché est de créer une plateforme listant des actions concrètes. On ne peut pas laisser seuls le législateur et le citoyen. L'entreprise est centrale dans le processus de transition écologique. J'aimerais que le travail de cette Convention crée un effet d'entrainement, non seulement auprès des entreprises mais aussi des citoyens : quand on est salarié d'une entreprise qui prend à bras le corps ces enjeux, peut-être que c'est inspirant dans son quotidien non professionnel.
 
Lors de ces rendez-vous, vous allez bien sûr et avant tout parler de déplacements vertueux. Mais aurez-vous des choses à dire sur le fonctionnement de votre entreprise ?
 
Certainement ! Nous sommes le petit Poucet dans cette première liste de 30 entreprises, nous ne sommes que 12 collaborateurs. Mais il se trouve que la moitié d'entre eux viennent au travail en vélo. Certainement parce que nous avons mis en place un dispositif favorisant l'acquisition d'un vélo. Dans le même ordre d'idée, on rembourse à 100 % le pass Navigo. De plus, il sera peut-être intéressant d'évoquer l'adresse même de The Treep : la Fondation Good Planet de Yann Arthus-Bertrand, dans le Bois de Boulogne, dotée de locaux éco-responsables, d'une charte de l'alimentation pointue...
 
Outre The Treep - autant l'entreprise que son produit - y a-t-il un sujet que vous aimeriez porter ?
 
La RSE, le parent pauvre des entreprises, celui qui passe après toutes les autres considérations. Je crois qu'il faut complètement remettre à plat et le concept, et le dispositif : transformer ce qui relève trop souvent d'un outil de communication plus que d'action. Pas forcément sur le mode de la contrainte et de l'obligation, avant tout sur la mise en avant des avantages dont l'entreprise bénéficie à mettre en place des politiques vertueuses aussi bien sur son business model, ses ressources humaines, mais aussi sur son impact positif sur la planète : un élargissement du scope.
 
On ne peut pas dire que les participants à la Convention citoyenne soient satisfaits du sort réservé à leurs travaux et propositions. Ca ne douche pas votre enthousiasme ?
 
Au contraire : ce demi-échec démontre qu'il faut multiplier les initiatives sur cet enjeu de la transition écologique pour peser sur le politique. La CEC en fait partie. 
 
Le rendu de vos propositions aura lieu le 12 mars 2022, à quelques semaines de la présidentielle. Est-ce le bon calendrier ?
 
Oui ! C'est dans ce timing-là qu'on entend peser avec le plus d'efficacité sur les politiques. L'idée est, à notre échelle, de reproduire l'action de Nicolas Hulot et de sa fondation auprès des candidats (la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme avait proposé la ratification du Pacte écologique - 10 objectifs et 5 propositions concrètes en lien avec le développement durable - aux candidats à l'élection de 2007, ndr) : aller voir les candidats et leur dire "Voici nos propositions concrètes de chefs d'entreprise. Les reprenez-vous ?"

 

cid:cHJvZ3JhbW1lIENFQy5wbmc$104290888$959653@tikamedia