Travelport attaque son ex-directrice marketing embauchée par Sabre

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Travelport attaque son ex-directrice marketing embauchée par Sabre
(Ph. AdobeStock)

Non respect d’une clause de non concurrence et même… utilisations d’informations confidentielles. Les accusations sont lourdes et les enjeux sont importants.

Le GDS comme champ de bataille. Judiciaire, s’entend… Et les antagonistes ne sont rien moins que les numéros 2 et 3 du secteur. Travelport (le numéro 3) a décidé d’intenter une action en justice contre son ancienne Chief Marketing Officer (CMO), Jennifer Catto, récemment embauchée par Sabre (le numéro 2, donc). L’accusation ? Violation de clause de non-concurrence et utilisation d’informations confidentielles.

Une carrière au sommet… et  des accusations lourdes

Jennifer Catto n’est pas une inconnue dans le monde du marketing. Forte d’une expérience de plus de 20 ans, elle a occupé des postes de direction dans plusieurs entreprises technologiques et médias. Avant de rejoindre Travelport en septembre 2020, elle avait déjà fait ses preuves chez Telaria, une société spécialisée dans la monétisation et la gestion de contenus vidéo.

Chez Travelport, elle s’est imposée comme l’une des figures clés du renouveau de la marque. Elle a notamment orchestré en 2021 un repositionnement stratégique, avec un changement d’identité visuelle destiné à moderniser l’image de l’entreprise et affirmer son engagement envers l’innovation dans l’industrie du voyage.

Mais après près de quatre ans à la tête du marketing de Travelport, Jennifer Catto a pris un nouveau virage en février 2025 en rejoignant Sabre. Un transfert qui n’est pas passé inaperçu… et qui a déclenché une riposte immédiate de son ancien employeur. Selon la plainte déposée en février 2025, Travelport estime que Jennifer Catto a violé une clause de non-concurrence en intégrant Sabre à un poste similaire peu de temps après son départ.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là : la société accuse également son ex-directrice marketing d’avoir emporté avec elle des informations confidentielles, susceptibles de conférer un avantage stratégique à Sabre. Si ces allégations sont avérées, elles constitueraient une violation des obligations contractuelles et légales de confidentialité.

Un dossier suivi de près

Pour l’instant, ni Jennifer Catto ni Sabre n’ont répondu publiquement aux accusations de Travelport. Les allégations formulées dans la plainte n’ont pas encore été soutenues devant un tribunal. La présomption d’innocence s’impose naturellement.

Mais un tel dossier n’a rien d’anodin dans un secteur aussi compétitif que celui des GDS et la bataille juridique est d’ores et déjà scrutée avec attention par le marché. Elle soulève plusieurs questions fondamentales sur la gestion des talents dans les grandes entreprises technologiques, la protection des données confidentielles, et l’impact des clauses de non-concurrence sur la mobilité des cadres dirigeants.

Qu’il s’agisse d’un simple bras de fer contractuel ou d’un dossier aux implications plus profondes, l’issue de cette affaire pourrait bien redéfinir certaines pratiques - au sein du secteur des GDS, au moins. Reste à voir si la justice donnera raison à Travelport ou si Jennifer Catto et Sabre parviendront à démontrer que ce passage d’une entreprise à l’autre ne répond à rien d’autre que la liberté de mouvement d’un salarié.

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