TripActions débute une tournée française qu’elle espère triomphale

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TripActions débute une tournée française qu'elle espère triomphale

La jeune TMC américaine, encore plus fraîchement débarquée en Europe, commence en France une tournée d'événements à Paris et en province, pour convaincre de la solidité de sa solution "sans coutures". Efficacité, modernité et ambition XXL. Un beau défi pour les concurrents.

C'est ce jeudi 31 mars, à Paris, non loin de l'Etoile, en collaboration avec l'AFTM (Association française des travel managers), que TripActions commençait sa série d'événements qui vont, jusqu'à l'été, émailler l'agenda de ses équipes françaises. L'objectif : convaincre de l'excellence de sa solution, démonstration et témoignage de client converti à l'appui.

Zahir Abdelouhab, VP SEMEA (Europe du Sud, Moyen-Orient, Afrique), ouvre les débats en rappelant le rôle de "catalyseurs du changement" que revêtent souvent les crises - sanitaire, en l'occurrence. Car la pandémie aurait révélé "des failles tolérées par les acteurs du business travel devenues insupportables pour eux". En matière de sécurité, de maîtrise des coûts et de business model (rapport aux interruptions de service de certaines TMC durant la crise). Toutes failles que - on s'en doute - TripActions est capable de combler.

La licorne de Palo Alto n'a pourtant pas attendu le début 2020 et la déferlante Covid pour se développer. Entre 2015 et 2019, elle a dragué quelque 4.000 clients (avant tout des PME) aux Etats-Unis. Plus spectaculaire encore : en décembre 2021, Zahir Abdelouab avançait auprès de nous le chiffre de 5.000 clients à date.

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Ce jeudi 31 mars, soit quatre mois plus tard, ils sont 8.800, dont 2.300, il est vrai, obtenus par acquisition - car TripActions excelle dans ce domaine aussi. Et c'est en Europe que son shopping se déploie : l'anglaise Reed & Mackay (donc sa branche française, FFT Paris, mai 2021), l'allemande Comtravo et la suédoise Resia AB (février 2022), notamment.

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Mais, durant cette phase d'auto-promo, quelques slides bien sentis démontrent à quel point la crise a effectivement joué en faveur de l'entreprise d'Ariel Cohen. A ce titre, sa valorisation en offre une spectaculaire démonstration. En 2019, après quatre années d'existence, TripActions était valorisée à 1 milliard de dollars. Puis le double un an plus tard. Puis à 5 milliards en 2021. Puis à 7,25 milliards aujourd'hui. Auto-promo ou non : vertigineux.

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Puisqu'on parle d'Ariel Cohen, notons que Zahir Abdelouhad nous a gratifié d'une anecdote appelée à devenir célèbre : l'idée de TripActions serait venue à celui-ci (et Ilan Twig, le cofondateur ? On ne saurait dire) lors d'un épisode neigeux en Ukraine qui l'aurait assigné à résidence dans un hôtel en Ukraine, sans que la TMC de son entreprise d'alors lui propose une possibilité de s'y soustraire. Outre qu'une tempête de neige en Ukraine paraisse bien anodine, considérant l'actualité terrible que subit ce pays depuis plus d'un mois, l'indice qui nous interpelle est ailleurs : quand un story-telling si bien huilé s'invite dans ce genre d'événements, on pense immanquablement au "garage Apple". Qu'Ariel Cohen et Ilan Twig se rêvent en Steve Jobs et Steve Wozniak, on en doute peu. Que TripActions devienne le Apple du BT ? L'avenir le dira.

En tout cas, tout est fait pour que ce soit le cas. On évoquait la typologie "PME" des clients historiques de TripActions. Et aussi de l'intervention, lors de cette rencontre, d'un nouveau client témoin. Quel était-il ? Heineken : 120 M€ de voyages annuels. Pas vraiment de la petite bière, en tout cas, même sans pression, en termes de petite entreprise, on peut trouver mieux, sauf à se faire mousser. Le message est clair : les PME, très bien, mais plus (gros) si affinités.

On pourrait ajouter que cette intervention des speakers de Heineken ne consista pas en un cirage de pompes réglementaire et prit la forme d'un retour d'expérience d'autant plus efficace et habile qu'il était sincère. Que la démo de l'appli TripActions fut convaincante (pour un journaliste qui, par définition, n'est ni travel manager, ni acheteur, ni DRH, ni voyageur d'affaires). Que ces travel managers, ces voyageurs et ces DRH sont inclus dans la réflexion de TripActions quand elle parle d'utilisateurs. Qu'un atelier a fait suite à la pure auto-promo suivie du retour d'expérience Heineken, intitulé "Comment acheter et implémenter une solution digitale All-in-one". Comme si, par amalgame, changement, rationalisation et modernisation du BT n'avaient qu'une solution : Tripactions. Et c'est efficace.

Point de vue... Par définition subjectif, en conséquence, ô combien, sujet à caution... Lors de notre entretien de décembre 2021, Zahir Abdelouhab nous était apparu très sympathique, très compétent, et tenant d'un discours commercial particulièrement offensif, qui confinait à l'agressivité à l'endroit de ses concurrents - n'hésitant pas à les nommer pour souligner leurs limites. La jovialité et la compétence nous sont parus intacts, le ton, cependant, nous a semblé plus rond. Mais à défaut d'être cités, les oreilles de ceux-ci ont dû siffler, tant les "180 fonctionnalités mises en place depuis deux ans" étaient censées trancher avec la pesanteur des "autres". Tant les désormais "2.000 salariés de TripActions en Europe" apparaissent comme des armées en croisade.

A l'issue de cet "Atelier des connaissances de l'AFTM" - comprendre : de ce passionnant momentum du déploiement de TripActions en France et en Europe, nous est revenu en tête la devise de Nicolas Fouquet : « Quo non ascendet ? » ("Jusqu'où ne montera-t-il pas ?"). Les concurrents pourront se rassurer en se souvenant du destin funeste de ce contemporain de Louis XIV.