B.1.617.2 est la référence de ce qu’il convient d’appeler le variant Delta du SARS-CoV-2. Nouvelle menace pour les voyageurs d’affaires ou simple rappel à l’ordre aux gestionnaires plus que jamais polarisés par le devoir de protection des salariés ?
Bon nombre de voyageurs d’affaires se sont empressés de se faire vacciner contre la Covid-19 et c’est une bonne chose. Mais comment les vaccins protègent-ils des variants ?
Merci les Anglais !
Le Royaume-Uni a dès la mi-Avril été face au variant Delta plus communément appelé variant indien de la Covid-19. La virulence de cette souche a déclenché ce que des experts britanniques ont considéré comme leur troisième vague.
Ce que vit le Royaume-Uni n’est bien entendu pas enviable et pourtant nous leur devons beaucoup dans l’analyse de la virulence de ce variant. Dans la revue Nature Mads Albertsen, le bioinformaticien de l’Université Danoise d’Aalborg déclare : “Les données en provenance du Royaume-Uni sont si fournies que nous avons une très bonne idée du comportement du variant Delta.»
L’analyse des données factuelles
D’après les scientifiques britanniques, le variant Delta serait 60% plus transmissible que la variant Alpha, dit variant Anglais identifié au Royaume-Uni fin 2020. Ce dernier était déjà très infectieux par rapport à la souche initiale du virus. Nous sommes donc là en présence d’un agent pathogène plus virulent que tous ceux que nous avions connus par le passé.
Le variant Delta est modérément résistant aux vaccins, en particulier chez les personnes qui n’ont reçu qu’une seule dose. Une étude des autorités britanniques publiée le 22 mai, a révélé qu’une dose unique du vaccin AstraZeneca ou de Pfizer réduisait le risque d’une personne de développer des symptômes de la maladie de 33%, contre 50% pour le variant Alpha. Une deuxième dose du vaccin AstraZeneca augmente la protection contre le variant Delta à 60% (contre 66% pour le variant Alpha). Deux doses de Pfizer sont, quant à elles, efficaces à 88% (contre 93% pour le variant Alpha).
Des constatations factuelles provenant d’Angleterre et d’Écosse montrent que les personnes infectées par le variant Delta sont environ deux fois plus susceptibles de se retrouver à l’hôpital que celles infectées par le variant Alpha. Toutefois, et c’est une excellente nouvelle, les personnes qui ont reçu une dose de vaccin sont 75 % moins susceptibles d’être hospitalisées que les personnes non vaccinées. Quant à celles qui sont entièrement protégées, elles sont 94% moins susceptibles d’être hospitalisées.
Et alors?
La question n’est pas de savoir si nous allons être frappés par ce variant mais quand. Outre la menace sanitaire qu’il représente, il va encore mettre en stress le marché des déplacements professionnels et du tourisme.
Tous les pays surveillent la propagation de ce variant comme le lait sur le feu. Ils préparent différents scenarii plus ou moins restrictifs pouvant potentiellement affecter les personnes sur place. Pour le voyageur, le travel manager, l’acheteur et le décideur, il va falloir se tenir informé au jour le jour, car certaines libertés risquent de s’estomper. Même certaines frontières risquent de se bloquer rapidement. Quant aux compagnies aériennes, elles risquent fort de modifier sans préavis les dessertes actuellement opérationnelles. Se posera alors la question du rapatriement et avant tout des processus à mettre en place pour protéger les voyageurs qui pourraient potentiellement être affectés ou bien même se retourner contre leur employeur…
L’approche des vacances ne doit donc pas détourner l’attention des acteurs des déplacements professionnels qui devront attendre avant de pouvoir être plus sereins. La reprise est là, le besoin de se déplacer n’a jamais été aussi fort depuis le début de la pandémie mais la politique risque fort de perturber cette embellie. Affaire à suivre…