Voyages d’affaires : mieux protéger les collaborateurs avec la norme ISO 31030

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SSF a organisé ce mardi un webinaire sur la nouvelle norme ISO 31030, laquelle permet de renforcer la protection des collaborateurs en voyage, de développer de nouvelles procédures et pratiques pour réduire le risque associé aux déplacements professionnels. Compte-rendu.

« Nouvelle norme ISO 31030 : les opportunités pour couvrir les risques en mobilité », tel était l’intitulé d’un webinaire organisé ce mardi par Scutum Security First (*). Travel managers, agents de voyages, TMC, agents de sûreté et sécurité… l’événement s’adressait à tous ceux qui souhaitaient en savoir davantage sur cette norme visant à renforcer la sécurité des voyages professionnels. L’occasion de revenir plus en détail sur son historique, ses points majeurs et les avantages d’une mise en conformité.

ISO 31030, développée dès 2018, aura finalement été présentée en septembre dernier, après quatre consultations mondiales et l’examen de plus d’un millier de commentaires en provenance de 24 pays. Lancée à la demande des acteurs du marché, cette nouvelle norme répond aux besoins de tous types d’entreprises et d’organismes qui font voyager des collaborateurs.

« Elle dérive de la norme ISO 31000 qui vise à fournir une approche générique du management des risques mais ne préconise pas de moyens opérationnels de mise en œuvre » a d’abord rappelé Nicolas Chareyre, directeur général adjoint de SSF. En outre, elle n’est pas certifiable (du moins pour l’instant, faute de demandes précises en ce sens), de même que les autres normes qui en dérivent et contrairement à l’lSO 45001 (santé et sécurité au travail) dont les échéances fixes peuvent être auditées. « C’est pourquoi nous avons jugé utile de traduire par un label l’adéquation des pratiques avec la norme, si l’on souhaite communiquer et promouvoir ses bonnes pratiques en interne et en externe« , a souligné Laurent Bouly, le directeur du marketing et de l’innovation de SSF.

Sur le fond, lSO 31030 contribue à introduire de nouvelles pratiques, à dégager de nouveaux moyens pour réduire le risque associé aux voyages. Elle se veut un cadre de référence et une norme volontaire, vise à fournir des lignes directrices, des prescriptions techniques ou qualitatives, avec des aspects métiers et managériaux. « Cette norme va redonner la part belle à la sûreté (moyens dédiés à la prévention des actes malveillants, ndr), alors qu’abondent les normes en matière de sécurité (risques à caractère accidentel, ndr) » a poursuivi Laurent Bouly. « Elle peut être aussi une opportunité, pour les entreprises de taille moyenne, d’aller oser conquérir des marchés au-delà de leurs frontières. Et l’on sait en effet que nos capacités à l’export ne sont pas particulièrement notre point fort en France« .
Cette norme « exhaustive » s’articule autour de sept chapitres principaux, dont les quatre premiers définissent le domaine d’application (voir tableau ci-dessus). Ses bénéfices : une réduction des risques financiers et juridiques, l’amélioration de sa réputation et crédibilité, la résilience et le maintien d’activité y compris dans des lieux à haut risque.

Du duty of care à la démarche RSE, Laurent Bouly a insisté aussi sur l’aspect RH : « On parle aujourd’hui de la grande démission. Les entreprises sont plus nombreuses que jamais à être confrontées à un fort turnover. Or, elles doivent à la fois recruter des talents et garder ceux qui travaillent déjà pour elles. Un tel outil peut être l’un des arguments pour améliorer la confiance des collaborateurs« . Et le directeur du marketing et de l’innovation de SSF d’évoquer un « néologisme que nous nous sommes appropriés, celui de ‘voyagabilité’, soit les bons comportements à adopter par les voyageurs, la nécessité de bien connaitre ses responsabilités, de respecter la politique voyage, les mesures de sûreté-sécurité et de plus en plus les bonnes pratiques RSE.

Les responsables de SSF sont enfin revenus sur leurs offres et leur méthode, de la phase d’audit initial à l’accompagnent de l’entreprise dans un temps long (au moins trois ans), en passant par le coût de la démarche. « Il faut rester accessible, un facteur très important pour les PME, très concernées, d’autant plus qu’elles n’ont pas, bien souvent, de direction sûreté » a conclu Laurent Bouly.

(*) SSF, filiale du groupe français Scutum, est depuis près de 20 ans un spécialiste dans le domaine du conseil en sûreté international, de l’intelligence économique et du travel risk management. L’entreprise, structuré autour de quatre pôles (Intelligence, Information, Opérations et Digital) compte plus d’une centaine de clients (grands comptes et PME) dont près de la moitié en Travel Risk Management.