Nuisances sonores : des compagnies menacent de quitter Brussels Airport

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La région bruxelloise applique actuellement des marges de tolérance en cas de dépassement des normes de bruits des avions depuis 1999, mais ce dispositif devrait disparaître en janvier 2017. Les compagnies aériennes basées à Brussels Airport craignent alors de voir le nombre d'amendes grimper. Elles ont ainsi déposé un recours au conseil d’État et certaines menacent même de partir de la plate-forme, selon le quotidien De Tijd.

Plusieurs compagnies aériennes ont déposé cet été un recours devant le Conseil d’État de Belgique afin que la Région bruxelloise ne puisse pas mettre un terme aux marges de tolérance appliquées aux normes de bruits des avions en janvier 2017.

L’arrêté bruit de 2000 autorise, en effet, une marge de 6DB le jour et 9DB la nuit par rapport aux mesures prises. Interrogé par De Tijd, Brussels Airport a indiqué que sans ce dispositif, le nombre d'amendes remises aux compagnies aériennes n'aurait pas été d'environ 1300 en 2015 mais 7200 !

Céline Fremault, ministre bruxelloise de l'environnement, rappelle que les marges de tolérance avaient, à l'origine, été mises en place afin de donner le temps aux transporteurs de s'adapter à la réglementation. Elle explique "Quinze ans plus tard, avec les progrès technologiques réalisés dans le domaine du bruit des avions, la tolérance est devenue obsolète. La qualité de vie des Bruxellois, elle, est plus que jamais d’actualité". Elle estime également que l'aéroport peut fonctionner sans un survol intensif de la Région de Bruxelles capitale.

Face aux compagnies qui menacent de partir, elle met en avant que les aéroports de «repli» envisagés ont également pris des mesures contre les nuisances sonores. Elle cite dans le Tijd l'exemple de Schiphol qui a allongé les heures de nuit et imposé un évitement des zones les plus peuplées.

Elle assure qu'elle ne veut "certainement pas faire de Bruxelles une "no fly zone" mais une région où le sommeil et la qualité de vie des Bruxellois sont respectés". Pour elle, le réseau d'entreprises flamandes "ferait mieux d’interpeller le fédéral afin qu’il prenne ses dispositions pour enfin mettre en place une solution structurelle qui évite les zones les plus densément peuplées".