ADP mobilisé tous azimuts pour réduire la pollution et les émissions de CO2

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Amélie Lummaux, la directrice du développement durable et des affaires publiques d’ADP, dans le cadre du webinar co-organisé avec Équilibre des Énergies, est revenue en détail sur les actions et ambitions du groupe aéroportuaire, notamment en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Le Conseil international des Aéroports (ACI) sonne l’alarme. L’organisation craint que l’impact de la crise sanitaire sur leur finance n’affecte les investissements des aéroports dans leurs programmes de réduction des émissions de CO2. Or, les gestionnaires de plateformes aéroportuaires semblent au contraire plus engagés que jamais dans la «neutralité carbone», qu’ils souhaitent d’ailleurs avancer à 2030, soit 20 ans plus tôt que l’objectif initialement fixé par le secteur. Lyon-Saint Exupéry entend faire mieux encore, en devenant le premier aéroport d’aviation commerciale français «zéro émission nette» dès 2026. Il a ainsi présenté ces jours-ci le programme local de reboisement (puits forestiers) qui absorbera ses émissions résiduelles.

Qu’en est-il des aéroports parisiens ? Équilibre des Energies – l’association présidée par l’ancien ministre de l’Environnement Brice Lalonde – et le Groupe ADP (Aéroports de Paris) ont organisé mi-juin un webinaire « Des aéroports zéro carbone pour un secteur aérien en transition« . L’occasion, pour Amélie Lummaux, la directrice du développement durable et des affaires publiques du leader mondial du secteur aéroportuaire, de faire le point sur les multiples initiatives prises par l’exploitant de 27 aéroports dans le monde, dont les plateformes franciliennes de Roissy CDG, Orly et Le Bourget.

«Nous avons pris depuis déjà des années des engagements sur nos émissions directes, avec désormais l’objectif de la neutralité carbone de 23 aéroports en 2030, dont les plateformes parisiennes. Et nous nous sommes également engagés en 2019 à être ‘zéro émission nette’ d’ici trente ans, démarche qui concerne aujourd’hui sept aéroports (…). La vraie transition importante pour nous désormais, c’est une volonté d’aller au delà du label mondial Airport Carbon Accreditation ».

Brice Lalonde et Amélie Lummaux

Sur l’activité aérienne proprement dite, Amélie Lummaux a rappelé que le secteur activait plusieurs leviers, le renouvellement des flottes, des circulations améliorées des avions à l’approche et au sol (roulage) dans l’aéroport, la fourniture d’énergie verte pour les appareils en stationnement, de carburants durables et à plus long terme d’hydrogène, lequel implique un circuit d’approvisionnement et d’avitaillement très impactant pour les aéroports.

«Sur le carburant vert, il est essentiel que l’aérien soit priorisé, au détriment du transport routier qui a d’autres options en matière de décarbonation », a poursuivi la directrice du développement durable et des affaires publiques d’ADP. Et d’indiquer ensuite qu’un indicateur de bruit à CDG avait constaté une diminution d’un tiers de la pollution sonore émise depuis le début des années 2000, les avions étant moins bruyants. Et des efforts se poursuivent pour réduire cette nuisance notamment à Orly.

Amélie Lummaux a également rappelé qu’ADP était producteur d’énergie. « Nous produisons la chaleur et le froid sur nos plateformes. A Roissy par exemple, nous avons une centrale au gaz et une centrale biomasse. Cette dernière produit environ 45% des besoins de chaleur de la plateforme. Et nous avons un projet de centrale géothermique qui va nous permettre de décarboner la très grande majorité de notre production de chaleur, nous permettant ainsi d’atteindre nos objectifs de réduction de CO2 sur CDG».

Autre sujet compliqué : l’accès à l’aéroport. Sur Paris, compte tenu notamment de la congestion des dessertes par la route, ADP veut encourager les transports en commun. Le groupe fait valoir l’amélioration en vue des dessertes, avec les futures lignes 17 et CDG Express sur Roissy, et 14 sur Orly, ainsi qu’une amélioration des connexions avec le TGV, comme en témoigne la future intermodalité avec Pont de Rungis pour favoriser l’accès à Orly. «Nous travaillons aussi avec IDF Mobilités sur le covoiturage et les dessertes par bus pour améliorer le transport du quotidien des salariés des plateformes, dont une majorité travaillent en horaire décalé» a rappelé Amélie Lummaux.

Quid enfin de l’abandon du Terminal 4 ? «Il ne correspondait plus à la politique environnementale actuelle (…). Aujourd’hui, nous nous réinterrogeons sur les besoins des usagers de CDG, et réfléchissons d’abord à la circulation des flux».