En vue du projet de loi de finances 2026, Bercy étudierait de nouvelles pistes de taxation visant le secteur aérien. Dans un contexte de transition écologique et de pression budgétaire, différentes options, dont une taxe sur le kérosène et une révision des taxes existantes sur les billets d’avion, seraient actuellement à l’étude .
Selon les informations révélées par Les Échos, l’Exécutif envisage plusieurs axes de réflexion pour générer de nouvelles recettes, notamment dans le secteur du tourisme. Après l’instauration de la Taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), le ministère de l’Économie et des Finances étudie la possibilité d’une nouvelle taxe sur le kérosène.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte international marqué par une fiscalité historiquement allégée sur le carburant d’aviation, résultat d’une convention internationale visant à favoriser le développement du transport aérien. Ne pouvant s’appliquer à l’international, cette éventuelle taxe ciblerait les vols intérieurs français, soit plus de 20 millions de billets concernés chaque année.
« La mesure la plus lourde proposée consisterait à supprimer, pour les vols intérieurs, l’exemption de TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) dont bénéficie le transport aérien, en alignant la fiscalité du kérosène sur celle des autres carburants. Une mesure réclamée de longue date par les écologistes, qui comptent sur le renchérissement du prix des billets d’avion pour réduire le trafic, » est-il précisé dans Les Échos. Cette réforme pourrait générer 660 millions d’euros de recettes, avec une surcharge estimée à 33 euros par segment, soit plus de 60 euros pour un aller-retour sur le territoire national.
En complément de la taxe sur le carburant, le gouvernement envisage d’augmenter le taux de TVA sur les vols intérieurs, qui passerait de 10 % à 20 %. Cette mesure permettrait de générer 170 millions d’euros supplémentaire. Si ces propositions sont adoptées, les prix des billets pourraient fortement augmenter, avec un risque de réduction des dessertes intérieures et une possible baisse de la demande.
La TSBA au centre des préoccupations
La Taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), aussi appelée taxe Chirac, fait également l’objet de discussions. Initialement destinée à financer des programmes d’aide sanitaire, elle a été réintroduite en 2025 avec un nouveau barème : 15 euros sur les vols moyen-courrier en classe économique, 80 euros en classe avant, 40 euros sur les long-courriers en classe économique et 120 euros en classe affaires. Les professionnels du secteur redoutent une reconduction de cette taxe dans le budget 2026.
De son côté, Matignon se dit « très réservé » sur les projets de hausses de taxes sur le transport aérien préparés à Bercy et promet une « stabilité fiscale » pour le transport aérien. Ces nouvelles mesures pourraient donc ne jamais être adoptées, mais la pression budgétaire est telle que les acteurs de l’aérien doivent se préparer à tout…
