Aérien : voler de nouveau mais pas comme des pigeons

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Exsangues, les industriels et les prestataires de services doivent coûte que coûte se refaire une santé et pour ça, il faut aller chercher le cash et les clients. A quoi les acteurs du « business travel » doivent-ils s’attendre ? Valse des étiquettes ou prix cassés ?

Au moment où l’on commence à admettre que le respect de la distanciation sociale est utopique dans les moyens de transport tels que les trains ou les avions, beaucoup sont tentés de reprendre le chemin des airs, des rails ou bien des routes pour aller conquérir des opportunités ou sécuriser ce qui peut encore l’être. Encore faut-il que les opérateurs de transport assurent le service, que les interfaces (les gares, les aéroports) soient efficientes et efficaces et que les limitations géopolitiques sautent… Et le prix dans tout ça ?

New York en juillet pour 280€ TTC A/R

Un test rapide fait sur Kayak.com qui vous redirige sur Bravofly propose un Paris/New York en classe économique via Rome sur Alitalia à 279.99 € TTC A/R (départ le 6/07 et retour le 10/07). C’est 24 € moins cher qu’un Paris/Strasbourg en business première avec la SNCF et sans réduction ! Bon, maintenant, si l’on regarde le site d’Alitalia en direct, on trouve le même trajet sur les mêmes vols à 99.82 € plus cher, ce qui correspond au prix des taxes… Pourtant, sur Bravofly, les taxes sont bien incluses.

Tout le monde n’est pas au même régime

Parlons-en des taxes… Sur un trajet similaire opéré sur Air France, le montant des taxes atteint 306,17 € pour un billet à 1459 € (toujours en classe économique). Plus que le même billet sur Alitalia. Autre alternative intéressante, la classe affaires proposée par La Compagnie aux mêmes dates est à 1970 €. À ce prix, le billet inclus 338€32 de taxes…

Attention les yeux, mais pas que…

La mode est la pire ennemie du gestionnaire de voyages. Un vol « via » doit être évité, car il génère plus de gaz à effet de serre et donc, en toute logique, les prix des vols dits directs sont proches des sommets (rien en dessous de 900 € pour les dates demandées). Concernant les cabines, beaucoup de sociétés vont vouloir faire voler leurs employés dans les « classes avant », car elles pensent que cela sera mieux pour la distanciation sociale et le circuit aéroportuaire. Le mouvement sera assez naturel, car ce sont les « VIP » qui voyageront en premier, ceux qui, généralement, utilisent de toute façon les classes avant. Ces mêmes clients paieront la rentabilité du vol, car là, les prix s’envolent… 2244 € l’A/R en Premium sur Air France et aucun vol direct à moins de 4000 € quel que soit l’opérateur. Seule La Compagnie qui opère des appareils configurés uniquement en classe affaires propose un billet à 1970 € TTC en A/R. Et si c’était le modèle du futur ? Certains le pensent et, même, agissent dans ce sens. C’est logique, car il vaut mieux avoir un appareil qui n’est équipé que de classe affaires chargée à plus de 80% qu’une poignée de voyageurs aisés qui couvre les frais pour les autres et qui demandent l’utilisation d’un appareil multi classe beaucoup plus onéreux à opérer.

Comment acheter ?

Vos voyageurs diront très certainement « J’ai trouvé moins cher ailleurs »… Oui, mais il faudra plus que jamais faire très attention à l’opérateur utilisé, car les transporteurs sont très fragiles. Des avoirs, il y en a, mais les prix des nouveaux billets ont quelque peu évolué donc attention aux mauvaises surprises (pour les non-initiés…). Comparer, ajuster l’offre et piloter vos canaux de réservation sera essentiel. Les offres sont différentes tant en service, qu’en confort. Avoir une TMC active capable de vous aiguiller dans cette jungle post-apocalyptique sera essentiel. Donc exit les acteurs sans valeur ajoutée et vive ceux qui ont le courage de s’engager sur le résultat. Enfin, il faudra comprendre ce que la compagnie vous vend et comparer les offres, car on ne peut pas accepter des taxes trois fois supérieures sur un vol direct alors que les aéroports de départ et d’arrivée sont les mêmes.

Une flambée temporaire ?

Pour finir, il faudra aussi regarder le circuit aéroportuaire, car là, il va y avoir du sport… Aucune plateforme n’a jamais été faite pour appliquer les règles sanitaires et de distanciation sociale définies… Salons fermés, circuits prioritaires condamnés, queues interminables… Les compagnies seront peut-être prêtes, les aéroports feront des efforts, mais la patience des voyageurs sera mise à rude épreuve. Alors après la hausse, verra-t-on les soldes sur les vols ? Certainement. Il se pourrait même que cela arrive sur les « dernières minutes » …

En tout cas, méfiez-vous des modes, des tendances et des impressions. Comparez et achetez juste au juste prix, celui qui n’est ni trop bas, ni trop haut et qui permet aux opérateurs de vivre correctement de leur travail.