Au 12ème congrès Selectour, Stefan Vanovermeir, directeur des ventes d'Air France-KLM, a précisé le plan de décarbonation du transporteur franco-néerlandais.
Le plan de décarbonation d'Air France-KLM tient en trois objectifs, chacun assorti d'une échéance. Le plus ambitieux (déraisonnablement ?) d'entre eux consiste à atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce point-là ne sera d'ailleurs pas développé, la stratégie pour y parvenir étant "en phase d'élaboration", précisera Stefan Vanovermeir. Voici les deux autres :
Une baisse de 50% des émissions sur ses vols domestiques d’ici 2025
Le délais semble court et mériterait quelques explications mais le directeur des ventes ne s'appesantit pas sur ce sujet. C'est dans l'objectif 2 qu'on trouvera certainement les réponses... Cette absence de développement est aussi, peut-être, dû au fait qu'il n'est pas significatif à l'échelle de l'objectif globale du groupe : ses émissions de CO2 se font, à 80%, sur les vols internationaux. Au sujet des trajets domestiques, il s'est félicité du partenariat qui se développe avec la SNCF, permettant au voyageur de combiner train et avion.
Une baisse globale de 30% des émissions d’ici 2030
Cet objectif marche sur deux jambes. D'abord le renouvellement de la flotte des deux compagnies, notamment en A350 et A220 qui "consomment 20 à 25% de carburant en moins" et émettent conséquemment dans les mêmes proportions. Ensuite, une introduction accrue du SAF (Sustainable aviation fuel, carburant durable d'aviation). Ce SAF sera de deuxième génération (n'entrant pas en concurrence avec les cultures vivrières) et devra représenter 10% du carburant utilisé.
Deux problèmes concernant ce SAF : la faiblesse de la production et le prix, de quatre à huit fois supérieur à celui du carburant classique. Dans sa réponse à ces objections, Stefan Vanovermeir fait dépendre l'une de l'autre : il faut développer la filière de production, ce qui aura pour effet d'une part d'assurer l'approvisionnement mais encore de faire baisser les prix. Le groupe aurait d'ores et déjà "sécurisé l’approvisionnement de 20,6 millions de tonnes de SAF", notamment grâce à son partenariat avec les fournisseurs Neste et DG Fuels.
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Concernant les surcoûts générés par l'utilisation du SAF, le directeur des ventes rappelle que depuis le 1er janvier 2022, les tarifs d'Air France ont augmenté de 1 à 24 €, selon les trajets et la classe en cabine.
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Une partie de ce surcoût est donc supporté par le client. Une autre partie est supportée par la compagnie. Pour le reste, le speaker du groupe en appelle aux pouvoir publics : "Chaque année, on cotise au nom des ETS (système de quotas d'émissions), et ce, pour des montants non négligeables. Est-ce que ces cotisations ne pourraient pas être fléchées, au niveau national et européen, vers le développement de la productions de SAF ?", interroge-t-il. Autre voie possible, en complément, empruntée que les pouvoirs publics s'inspirent des Etats-Unis qui ont adopté "une politique massive de subvention à leurs compagnies pour les inciter à utiliser du SAF". En revanche, sans surprise, la taxation du kérosène est jugée inadaptée pour financer le carburant "propre"...