Examiné à la loupe avant la délivrance de son autorisation de voler, l’avion a révélé d’autres faiblesses potentiellement dangereuses.
Dans un article du New York Times, les journalistes Natalie Kitroeff et David Gelles relatent les confidences qu’ils ont obtenues de divers personnels techniques du constructeur américain qui a bien été obligé d’y répondre…
Dans le cadre des travaux visant à remettre le Max en service, l’avionneur et les organismes de réglementation ont examiné l’avion à la loupe, du câblage aux moteurs… et ont découvert de nouveaux défauts de conception potentiels.
Câblage
Parmi ceux-ci, un problème de câblage qui aide à contrôler la queue du Max. L’entreprise cherche à savoir si deux faisceaux de câblage critiques sont trop proches l’un de l’autre et pourraient causer un court-circuit. Un court-circuit dans cette zone pourrait entraîner un écrasement si les pilotes ne réagissent pas correctement. Boeing tente toujours de déterminer si ce scénario pourrait se produire lors d’un vol et, le cas échéant, s’il faudrait séparer les faisceaux de fils dans les quelque 800 jets Max qui ont déjà été construits. La compagnie dit que la solution, si elle est nécessaire, est relativement simple.
La simplicité d’une telle opération serait effectivement la bienvenue car si cette modification du câblage était également nécessaire sur le 737 NG, le prédécesseur du Max : ce serait 6 800 de ces avions en service qu’il faudrait modifier…
La perspective d’une reprise des vols du Max au printemps, espérée par Boeing, est toujours possible car, suite aux révélations du New York Times, l’avionneur a confirmé : « Il ne faudrait qu’une à deux heures par avion pour séparer les faisceaux de câbles sur le Max à l’aide d’une pince ».
Moteur
Mais ce n’est pas tout… Les moteurs du Max sont également devenus un point de questionnement pour les organismes de réglementation. CFM International, la joint-venture entre General Electric et Safran qui fabrique les moteurs, a déclaré à la F.A.A. avoir découvert une possible faiblesse dans le rotor d’un des moteurs, qui pourrait provoquer l’éclatement de la pièce.
La probabilité d’une telle défaillance est faible et les régulateurs n’exigent pas de réparation immédiate, bien qu’ils cherchent à exiger que les compagnies aériennes inspectent autant de moteurs Max que possible avant la remise en service de l’avion, a déclaré un responsable de la F.A.A.
Boeing a également déclaré récemment à la F.A.A. qu’elle avait découvert un problème de fabrication qui rendait les moteurs de l’avion vulnérables à un coup de foudre.
Le ciel reste donc bien sombre et résolument fermé à l’envol de l’avion star de Boeing (5000 commandes en souffrance). Et ça, c’était avant le crash du Boeing 737-800 d’Ukraine Airlines en Irak…