Retrait de l’inventaire des systèmes EDIFACT, restriction sur le cumul de Miles et de points de fidélité, application d’une taxe sur les réservations via GDS… Les compagnies aériennes adeptes de la NDC ne sont pas en reste lorsqu’il s’agit de privilégier des réservations directes. Tour d’horizon non-exhaustif des leviers d’adoption des nouvelles capacités de distribution mis en place par les transporteurs.
IATA veut voir évoluer les capacités de distribution du secteur aérien, n’en déplaise aux GDS qui multiplient les initiatives pour se rendre indispensable en tant qu’intermédiaire. Dans son dernier rapport relayé par notre confrère TOM.travel, Travelport estime que le Travel n’a jamais autant eu besoin d’une “marketplace agnostique” à l’heure où les contenus de voyages se multiplient.
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Et d’insister sur le terrible impact de la NDC sur l’expérience de réservation des voyageurs : 58% se sentiraient dépassés par un trop grand nombre de choix, selon Travelport. Un constat qui n’empêche pas les compagnies aériennes adeptes de NDC de mettre en place des leviers d’incitation à la réservation directe.
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Chez American Airlines, cela passe d’abord par un retrait d’une partie de son contenu du système EDIFACT, et par la restriction de son programme de fidélité. Depuis le 1er mai 2024, seuls les collaborateurs qui réservent auprès de la compagnie aérienne ou de ses partenaires et agences “privilégiées”, ou font partie d’une entreprise cliente sous contrat ou inscrite au programme AAdvantage Business, peuvent cumuler des Miles et points de fidélité.
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Taxer les réservations via GDS, un levier commun
De son côté, Turkish Airlines, dont le contenu NDC est aujourd’hui disponible via les GDS, prévoit de taxer les réservations qui passent par un intermédiaire. A compter du 1er octobre 2024, date de lancement de sa plateforme NDC TKConnect, le transporteur appliquera des frais sur toutes les réservations via GDS.
Une stratégie qui fait écho à la posture adoptée par Air France, KLM, Lufthansa, Finnair, LOT Polish Airlines, Emirates, Singapore Airlines, Aegean Airlines, COPA Airlines, LATAM, Hawaiian Airlines ou encore SAS Airlines.
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Un autre levier d’adoption NDC adopté par les compagnies aériennes consiste à restreindre une partie de leur inventaire dans les canaux de distribution historique. Un exemple suivi notamment par United Airlines qui rend inaccessibles ses vols domestiques Basic Economy depuis les canaux EDIFACT. En plus d’appliquer des frais sur les GDS, Copa Airlines a retiré une partie de son inventaire des canaux historiques. D’autres, comme Avianca, proposent des tarifs plus intéressants exclusivement via les canaux NDC.
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Selon les données de NDCTracker, 42 transporteurs ont déjà adopté NDC, que ce soit en direct sur le site des compagnies ou via un intermédiaire technologique agrée par l’IATA, et 31 compagnies aériennes sont encore en phase d’implémentation de ces nouvelles capacités de distribution. Et si les principaux transporteurs mondiaux font partie des 73 compagnies ayant embrassé NDC à l’heure actuelle, nous sommes bien loin d’une adoption généralisée auprès des 240 transporteurs reconnus par l’IATA.