L’édito de Gobert – L’Etat doit-il supporter les compagnies aériennes ?

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Il est parfois des malheurs qui profitent… à ceux qui savent les exploiter ! Ne dit-on pas le malheur des uns profite aux autres ?

Réflexion issue d’une conversation animée avec un professionnel dirigeant du transport aérien, lequel réclamait à cors et à cris la « bienveillance » de l’état (ça, c’est du parler politiquement correct) envers les compagnies aériennes qui, selon sa propre expression, « allaient crever » !

Un état providence ?

D’où la question : l’état a-t-il vocation à rattraper les compagnies aériennes, particulièrement Air France ?

Et plus globalement, l’état doit-il, dans ce cas, sauver toutes les entreprises de la nation ? En clair, le contribuable, souvent salarié de ces mêmes entreprises, doit-il non seulement payer pour travailler, mais en plus assurer lui-même sa propre survie économique ?

Prenons Air France, cette compagnie typiquement française, typiquement ingouvernable, comme les français en général, ainsi que le disait de Gaulle, depuis la nuit des temps en perpétuelle difficulté. Je n’invente rien, c’est hélas la triste réalité qui pourrait faire sourire si ce n’était souvent dramatique.

Air France, ce n’est pas une nouveauté, ne gagne pas d’argent depuis longtemps. Cyniquement, je dirais qu’elle en perd mais que, bon an, mal an, on arrive à joindre les deux bouts.

Covid oblige, les aéroplanes restent au sol, et c’est une nouvelle cata. Une de plus dans la longue histoire de cette belle compagnie qui aura, à chaque fois, frôlé la débâcle….

Si je ne m’abuse, c’était dans les années 90. Christian blanc avait été nommé président et avait obtenu, en tordant pas mal de bras et de jambes, à faire recapitaliser Air France par l’Etat à concurrence de 20 milliards… de francs, ce qui, grosso modo, doit correspondre à près de 4.5 milliards de nos euros actuels.

Il avait aussi fallu, mais c’était plus facile à l’époque, tordre le bras à quelques Commissaires Européens et l’affaire avait été conclue.

20 ans après, quid ?

Les présidents, nommés au gré du bon vouloir politique, se sont succédé. Des bons, sans grand pouvoirs, des mauvais souvent plus puissants, un syndicat des pilotes (SNPL) qui prenait, sans que l’on veuille trop le voir, un pouvoir insupportable et finalement à l’arrivée ? Rien.

Nous sommes dans un média « voyages d’affaires », mais le cas de Renault est de la même facture.

L’Etat doit-il combler un puit sans fonds, alimenter les élucubrations d’un SNPL totalement « hors sol » et donner ainsi raison à ceux qui n’ont aucune notion d’économie « normale » ?

Bien évidemment, je pense à Monsieur Martinez, dont la seule stratégie est le blocage systématique de notre économie…

D’autant que, hormis le cas d’Air France, les autres compagnies battant pavillon français semblent totalement exclues de ce système de « sauvetage » ou « rattrapage ». Seule, Air Caraïbes annonce clairement la couleur : « nous on ne veut pas d’argent, on veut juste pouvoir travailler ».

Voilà la leçon à en tirer. Pour le reste, ce ne sont qu’élucubrations primaires…